La loi Avia, en cours de débat à l'heure actuelle à l'Assemblée Nationale, pourrait porter un coup fatal à la liberté d'expression dans notre pays en transférant aux moteurs de recherche et réseaux sociaux certaines responsabilités. Et cela pourrait éteindre toute contestation, différence ou opinion contraire sur tel ou tel sujet. Un vrai danger qui nous semble aller dans le mauvais sens, sachant d'ailleurs que cette loi a été présentée contre l'avis de la Commission européenne...

 

La loi AVIA, de la députée ayant déposé la proposition de loi le 20 mars 2019, a été adoptée en plein confinement par l’Assemblée Nationale. Ce texte impose aux plateformes et moteurs de nouvelles obligations qui nous semblent démesurées, dangereuses et potentiellement contraires aux principes fondamentaux de notre pays. Explications...

Les origines de ce texte

La loi AVIA, de la députée ayant déposé la proposition de loi le 20 mars 2019, a été adoptée en plein confinement par l’Assemblée Nationale. Ce texte impose aux plateformes et moteurs de nouvelles obligations qui nous semblent démesurées, dangereuses et potentiellement contraires aux principes fondamentaux de notre pays. Explications... Les origines de ce texte Comme assez souvent, les origines de cette loi se trouvent aux Etats-Unis. Dans le cadre des dernières campagnes électorales, certains partis ont soutenu que le scrutin avait été manipulé par des fausses informations. Ce type d’argument très fort psychologiquement, très habituel aux Etats-Unis où la liberté d’expression est reine et où presque tout est permis, n’a évidemment jamais donné lieu à l’adoption d’une loi spécifique car cela n’était qu’un argument politique. Mais, dans certains pays comme l’Allemagne ou la France qui ne semblent pas rencontrer de tels arguments, les politiques ont souhaité introduire une telle loi. C’est à ce titre que la France a voté le 20 novembre 2018 la loi contre la manipulation de l’information.

Cette loi, déjà très critiquable à notre sens, impose une vérité unique qui n’est plus déterminée par les journalistes, les investigateurs ou autres lanceurs d’alerte (qui d’ailleurs, se sont unanimement opposés au texte, en vain). Notons que le texte n’est applicable qu’en périodes électorales nationales, ce qui réduit le champ d’application.

Le problème est que la notion de vérité, tant débattue en philosophie, est toujours polyforme et plurielle. Qui est capable de dire avec certitude, la vérité sur les causes, les caractéristiques et conséquences de la récente crise du Covid 19 ? Est-ce qu’une opinion peut être qualifiée de fake-news ? Rien n’est moins sûr. Aujourd’hui, cette loi nous semble liberticide en ce qu’elle criminalise certains penseurs qui ne penseraient pas comme d’autres.

C’est dans ce contexte que certains ont émis l’idée de faire une autre loi sur « la haine sur Internet ». Ce projet, promis par le Président lors du diner annuel du CRIF, devait avoir la même philosophie que la loi sur les fakes-news, à savoir faire peser sur les plateformes l’obligation de retirer un contenu jugé illicite. C’est à ce titre que la majorité actuelle a déposé une proposition de loi.

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Les nombreux dangers de la loi AVIA

Un article écrit par Alexandre Diehl, Avocat à la cour, cabinet Lawint (http://www.lawint.com/).