Il y a quelques années, les moteurs de recherche ne connaissaient qu'une seule et unique voie pour diffuser de l'information "officielle" : les "responsables presse" (ou "Relations Publiques" ou "PR" in english) - activité qui était internalisée ou sous-traitée selon les moteurs - qui envoyaient (ou pas...) des communiqués de presse dûment rédigés "dans les règles de l'art" à une liste de journalistes. C'était classique, clair et net, mais les webmasters qui maintenaient des sites d'actualité sur les outils de recherche et n'étaient pas du sérail journalistique avaient souvent du mal à s'informer...

Aujourd'hui, les moteurs se sont ouverts "au monde extérieur" et ont mieux compris le fait que le Web et la communication d'information sur ce réseau n'était pas qu'affaire de "spécialistes". Aussi, la majorité des moteurs de recherche s'appuie de plus en plus sur de multiples sources de diffusion d'infos. Pour en avoir une idée, regardons ce que propose Google dans ce domaine. C'est assez impressionnant... et complémentaire !

1. Bien sûr, les "relations presse classiques" existent toujours, avec des correspondants dans chaque pays où Google dispose d'une représentation. La liste de ces "PR specialists" est disponible en ligne. Leur cible sera plus orientée auprès des "grands" media : presse nationale, PQR, télé, radio, etc. Plus, éventuellement, les quelques sites spécialisés qui font référence dans le domaine. Notons qu'une lettre d'actualité, GooglePress, permet de recevoir les communiqués de presse officiels par mail. Enfin, ces derniers sont également disponibles sous la forme d'un fil XML, pour faire bon poids 🙂

2. Un blog officiel a pour but de fournir une information plus "personnelle", plus proche de l'internaute. C'est un peu l'info "inside Google". Par exemple, lorsque le moteur de recherche a embauché Vinton Cerf, l'un des pionniers de l'Internet, un communiqué de presse officiel l'a annoncé sur le site de Google, mais c'est l'intéressé en personne qui a signé le post du blog annonçant son arrivée. Toute la différence est là... La cible est plutôt orientée vers la "blogosphère", webmasters faisant partie des fans de blogs et de fils RSS ou Atom.
Notons enfin que Google a mis en place plusieurs blogs autour de certains produits phares ou bien adaptés à la cible, comme pour les AdWords, les AdSense, l'offre Google Sitemaps, etc.
Les blogs officiels des autres moteurs sont disponibles sur le site Abondance.

3. Troisième source d'information, les blogs "perso" des "Googlers", employés de Google (une liste est fournie sur le blog officiel de Google sous l'intitulé "Blogs by Googlers"). Le plus connu est certainement celui de Matt Cutts, porte-parole technique du moteur. Ne pensez pas, cependant, que l'info que vous y trouverez soit assimilable à des "fuites", car il y a fort à parier que le contenu de ces blogs "persos" soit clairement balisés et que leurs auteurs ne sont pas libres de dire tout et n'importe quoi sur leur support (ce qui est logique). Mais on peut avoir cette impression d'info obtenue "par la bande" et ce petit côté "complice" renforce la vision et l'addiction des webmasters au moteur.

4. Google, comme Yahoo! et MSN, a délégué une personne, surnommée "GoogleGuy", pour répondre aux questions des internautes présents sur des forums majeurs aux Etats-Unis, comme WebmasterWorld ou les forums de SearchEngineWatch. On ne connait pas l'identité exacte de ce GoogleGuy (peut-être d'ailleurs sont-ils plusieurs) mais son but est de fournir de l'information "officieuse", portant plutôt sur l'algorithme de pertinence utilisé par Google, à une cible clairement identifiée de webmasters et de référenceurs. La cible est ici encore plus technique et plutôt orientée, donc, vers les forums de discussions, qui draînent un profil particulier d'utilisateurs. Seul regret : il n'existe pas de GoogleGuy francophone...

5. Une lettre pour aficionados, baptisée Google Friends permet de recevoir une newsletter d'information en modulation de fréquence (elle a disparu un bon moment avant de revenir, il y a de cela quelques mois) afin de devenir un peu plus "addict" encore du moteur. Un outil de fidélisation qui est ciblée vers les "amoureux" de l'outil et de la marque... Le contenu de cette lettre propose les derniers outils "fun" ainsi que quelques astuces de recherche pour mieux utiliser le moteur. Difficile, en effet, de penser fournir ce type d'infos par l'intermédiaire d'un communiqué de presse...

6. Enfin, les "fuites", le plus souvent savamment distillées (exemple : accès Internet WiFi à san Francisco, système de paiement Google Wallet, affichage d'interfaces de test auprès d'une petite frange d'utilisateurs, et tant d'autres) permettent d'alimenter le "buzz", le bouche à oreille électronique, qui marche d'autant mieux qu'une info a trait à Google, moteur leader... On sait que Google est également passé maître dans l'art de gérer ce type de communication, même si certaines fuites n'étaient pas volontaires (on ne peut pas non plus tout maîtriser à 100% 🙂 )...

Toutes ces sources de diffusion d'information sont donc à la "disposition" du moteur (ses concurrents s'y mettent, petit à petit, mais aucun ne semble disposer d'un "arsenal" aussi complet que celui de Google) pour diffuser ses actualités, tantôt officielles, tantôt proches du "buzz marketing", mais le plus souvent maîtrisées, à coup sûr, par l'équipe de communication du moteur. On se plait à imaginer quelques chefs d'orchestre, au sein du Googleplex (quartiers généraux de Google, à Mountain View, Californie), choisir la voie la plus adéquate pour diffuser telle ou telle info vers une cible bien précise. On est bien loin du "press-mailing" d'antan et on n'a jamais eu à notre disposition autant de voies d'information de la part des moteurs, ce qui est une bonne chose... En effet, il n'y a qu'à se souvenir de la situation, il y a encore deux ou trois ans de cela, pour se dire qu'aujourd'hui, les outils de recherche communiquent bien plus qu'avant... Tant mieux. Le seul risque est que trop de voies de diffusion tue l'information et que l'internaute ait, à un moment donné, l'impression qu'on le manipule. Dans ce cas, l'appareillage des relations presse des moteurs pourraient se retourner contre eux. Attention, donc, à ne pas trop en faire et à rester "dans les clous"...