Vous avez un jour posé une question à un porte-parole Google (Vincent Courson, John Mueller, etc.) et n'avez pas eu de réponse ? C'est peut-être que votre interrogation avait un souci, sur le fond et/ou sur la forme. Voici quelques conseils, basés sur du vécu, pour améliorer (peut-être) la situation...

Depuis que Google existe ou presque, la société américaine a désigné en interne des personnes dont le but est de faire l'interface entre les équipes gérant le moteur d'un côté et la communauté des webmasters/SEO de l'autre. Une majorité d'entre vous se souvient certainement de Matt Cutts (ci-contre) qui a joué ce rôle pendant de nombreuses années avant de partir vers d'autres challenges. Mais il y en a eu bien d'autres.

Aujourd'hui, ce travail est généralement délégué à plusieurs personnes :

  • John Mueller (Google Zurich), qui répond assez souvent sur Twitter, Reddit ou les forums pour webmasters et qui propose périodiquement plusieurs hangouts sur le sujet du SEO en général.
  • Gary Illyes (Google Zurich), moins présent sur Twitter mais qui intervient dans certaines conférences avec un discours, il faut bien le dire, parfois... décalé.
  • Martin Splitt (Google Zurich), de plus en plus présent depuis quelques temps, notamment sur la chaîne YouTube pour webmasters, sur des sujets plutôt techniques.
  • Danny Sullivan (Google Mountain View), gourou du "search" depuis le début du web (et la personne qui m'a donné l'idée et l'envie de faire ce métier en 1994 et de créer le site Abondance en 1998), dans un rôle de communication qui semble essentiellement axé sur Twitter.
  • Vincent Courson (Google Dublin), qui répond le plus souvent aux questions en langue française (mais pas que) sur Twitter ou sur d'autres supports, en plus de sa fréquente présence aux événements SEO organisés dans l'Hexagone.

En France, une sorte de réflexe fait souvent que les questions SEO sont posées à Vincent Courson. Plusieurs raisons à cela : d'abord il est français et la langue de Molière n'a donc aucun secret pour lui. Ensuite, il est sympa, ce qui ne gâte rien. Et surtout, en termes de fiabilité, ses réponses sont le plus souvent d'excellente qualité et, lorsque la question qui lui est posée titille le "secret défense", il le dit sans aucune forme d'ambage, ce qui facilite finalement la discussion (ou la termine de façon élégante 🙂 ).

Pour être tout à fait complet et pas uniquement "googlien", ajoutons à cette liste Frédéric Dubut et Fabrice Canel de Bing (ci-contre), de plus en plus présents sur Twitter (ainsi que sur LinkedIn et lors de conférences en France et aux Etats-Unis notamment), montrant un réel et louable effort de communication de la part du moteur de recherche de Microsoft.

Ceci étant dit, je vois parfois, et notamment sur Twitter, certaines questions qui sont posées aux porte-paroles SEO en général - et à Vincent Courson en particulier - qui, à mon avis, n'ont absolument aucune chance d'obtenir une réponse. Moi-même, j'ai posé de nombreuses interrogations à certains de ces porte-paroles sans jamais avoir de réponse, ce qui m'a amené à réfléchir à ce sujet, et à remettre certaines choses en question. Et c'est ainsi que m'est venue l'idée de cet article, regroupant quelques conseils simples pour optimiser vos interrogations. Ils sont bien entendu valables pour tous les porte-paroles SEO de la firme de Mountain View, en français pour Vincent Courson et les "Bing-men" ou en anglais pour les autres (voire en allemand pour John Mueller)…

 

1. Comprendre le rôle du porte-parole

Même si le rôle des porte-paroles de Google n'est pas toujours simple à définir, tout comme leur complémentarité, ils restent les intermédiaires entre d'un côté les développeurs et chefs de produits au niveau interne et de l'autre côté les développeurs, webmasters, SEO, bref toutes les personnes potentiellement intéressées par le "Search". Leur travail va dans les deux sens : annoncer, d'une façon ou d'une autre (et le choix de la forme leur appartient également : post sur le blog officiel, tweet, conférence, etc.) les nouveautés du moteur. Et, en sens inverse, collecter les demandes, suggestions, besoins et attentes de la communauté "Search" (personnes qui cherchent l'info tout comme celles qui cherchent de la visibilité) pour les faire remonter aux ingénieurs, développeurs et chefs de produits pour mieux "sentir le marché".

Bref, le but ici est de "mettre de l'huile dans les engrenages du moteur" entre ceux qui le bâtissent et ceux qui l'utilisent, d'une façon ou d'une autre.

Toute question qui ne rentrerait pas dans le cadre de ces missions aura donc peu de chances de recevoir une suite favorable.

Sachez également que les porte-paroles de Google sont extrêmement sollicités en interne et depuis l'extérieur et qu'il leur est clairement impossible de répondre à toutes les sollicitations. Ils traiteront donc celles qui sont les mieux explicitées. Si vous demandez quelque chose et que vous n'obtenez pas de réponse, remettez peut-être en question, sur le fond et la forme, votre interrogation pour comprendre pourquoi elle n'a pas abouti…

 

2. Poser une question sur les sujets traités par le porte-parole

"Toi qui bosses sur Internet, tu vas certainement pouvoir réparer ma télé…" On ne vous a jamais posé une question de ce type ? A l'époque de ma jeunesse ;-), j'avais aussi droit à "Toi qui bosses sur Minitel, tu vas certainement pouvoir réparer mon magnétoscope". Vous le voyez, il n'y a pas d'époque pour cela 🙂

Bref, les porte-paroles sont spécialisés dans un ou plusieurs domaines, donc évitez les questions "hors sujet". Vincent Courson, par exemple, suit plutôt les sujets qui traitent du SEO et de la sécurité. Ne lui demandez donc pas de vous expliquer le fonctionnement de Gmail ou Analytics (j'exagère à peine). D'autre part, ces personnes évoluent et leur poste également, au sein de l'entreprise. Si Vincent, toujours lui, a commencé au sein de l'équipe SQT (Search Quality Team) qui a pour vocation de "pénaliser" (actions manuelles) les sites ne suivant pas les recommandations du moteur et spammant les algorithmes, il est aujourd'hui plus éloigné de ces questions et son rôle s'est élargi, notamment sur les thématiques autour de la sécurité. Suivez ces différentes personnes sur les réseaux sociaux et vous comprendrez vite l'évolution de leur rôle. Vous pourrez ainsi beaucoup mieux cibler qui sera l'interlocuteur à privilégier.

Il est cependant très difficile de comprendre qui fait quoi en interne de Google (les porte-paroles eux-mêmes n'ont d'ailleurs peut-être pas les idées plus claires que nous à ce sujet) mais certains ont des profils qui peuvent aider à répondre à telle ou telle question. J'ai essayé de les regrouper dans ce tableau :

PhotoNomLangueSujets de prédilection
Vincent CoursonFrançais / AnglaisSearch Console, Sécurité, SEO générique, aime le football et la bière.
John MuellerAnglais / AllemandTechnique, balises, JS, aime le hard rock.
Gary IllyesAnglaisCrawl, technique, aime la plongée.
Martin SplittAnglaisSujets techniques (JavaScript, Rendering...), aime porter des chapeaux étranges.
Danny SullivanAnglaisMoteur de recherche côté utilisateur, aime Star Wars et les super héros.

 

3. Soignez le fond et la forme

Enfin, mettez-vous à la place du porte-parole et posez-vous la question : "cette interrogation, à la fois sur le fond et la forme, pourrais-je y répondre si j'étais à leur place ?". Si vous pensez que vous pouvez répondre à cette question de façon affirmative, vous avez fait un grand pas en avant.

Quelques conseils complémentaires également :

  • Relisez-vous un minimum pour éviter les fautes de frappe et d'orthographe (et ce n'est pas valable que pour les messages à l'intention des porte-paroles Google 🙂 ).
  • Donnez le plus d'éléments de contexte possible pour que la question soit compréhensible. Donnez des détails, des exemples, des mots clés, des URL, bref faites en sorte de fournir toutes les informations permettant de répondre de façon claire à la question. Ce point est primordial.
  • Fournissez ces infos de façon publique : les PPG (porte-paroles Google) ne répondent que si les données et la question sont exposées publiquement (sur les forums ou les réseaux sociaux), afin de ne pas donner l'impression qu'ils font du consulting privé ou du support direct. Les DM sur Twitter ou autres ne seront donc pas recevables. Cela peut malheureusement poser quelques problèmes lorsqu'un SEO travaille sur le site d'un client qui ne veut pas obligatoirement exposer ses éventuels soucis techniques (ou de pénalité) sur les réseaux sociaux...
  • N'oubliez pas que, dès qu'on touche au moteur de recherche, on n'est pas loin du "secret défense". Toute question ayant trait au fonctionnement interne des algorithmes n'aura donc de façon certaine aucune chance de recevoir une réponse. Et c'est assez logique : Google garde ses algos secrets pour garder une longueur d'avance sur ses concurrents. Pensez-y également au moment d'évaluer votre question ! Sinon, il vous restera la solution d'essayer de vous faire embaucher comme développeur "core search algorithm" à Mountain View. Vous augmenterez ainsi vos chances d'obtenir (éventuellement) une réponse, mais soyez bien conscient que ce n'est pas la voie la plus simple, ni la plus rapide 😉

Encore une fois, faites preuve d'empathie et mettez-vous à la place de votre interlocuteur qui lirait votre message. Cela aide grandement à réfléchir au fond et à la forme de ce dernier. Et peut-être qu'après tout cela, vous aurez une réponse (fiable) à vos si chères interrogations (légitimes). Ou pas. Car rien n'est gagné, bien sûr (sur la réponse et sur sa fiabilité), mais au moins, vous aurez mis toutes les chances de votre côté

Notez bien, d'ailleurs, que ces quelques humbles conseils ne sont pas réservés aux porte-paroles Google mais peut-être également à toute discussion (ou commentaires) sur le Web ou les réseaux sociaux. 🙂