Le site Search Foresight a publié récemment une très intéressante étude sur la façon dont différents outils SEO calculaient leur indice de visibilité. Une bonne raison pour rappeler le recul nécessaire que nous devons prendre par rapport à ces outils qui restent bien évidemment indispensables dans notre activité au quotidien...

Mathieu Chapon, de l'agence SEO Search Foresight, a publié la semaine dernière une très intéressante étude sur l'indice de visibilité SEO proposé par certains outils (Sistrix, Semrush et Ranxplorer) et sur la façon dont ils sont calculés.

Cette étude, basée sur l'analyse de 10 000 requêtes, tend à comparer le trafic « réel », mesuré à partir de données disponibles sur le site ou via la Search Console, et ces indicateurs de visibilité, basés avant tout sur une estimation du trafic et du CTR dans les SERP de Google.

Nous vous laissons lire ce très intéressant article pour en savoir plus sur la façon donc ces différents indices sont calculés. Clairement, il existe des disparités assez fortes selon les outils, d'autant plus que les SERP sont devenues aujourd'hui de superbes « arbres de Noël » et que le CTR peut très fortement changer selon la présence ou pas de featured snippet, de publicité, de PAA ou autre affichage dû par exemple à des balises de données structurées et résultats enrichis. Pas si facile que cela à calculer donc, quand on sait que ce type d'affichage change en permanence et parfois de façon contextuelle…

Les outils sont indispensable, le cerveau humain aussi !

Et c'est justement là que nous voulions en venir, et l'article de Mathieu l'illustre bien : si les outils sont là pour nous fournir la donnée (la « data » comme on dit aujourd'hui), rien n'est plus indispensable que le cerveau humain pour les analyser.

Il y a 10 ou 15 ans de cela, il existait beaucoup moins d'outils SEO que maintenant, et chaque agence web ou SEO développait les siens en interne. La différence, dans le choix d'une agence, se faisait d'ailleurs souvent sur la qualité des outils qu'elle avait développés en interne. Mais aujourd'hui, il existe des centaines d'outils SEO, pour à peu près tous les besoins. La problématique est avant tout celle du choix : identifier le bon outil par rapport au besoin exprimé. Un seul outil ne fait pas tout (ce serait une grave erreur). Il est donc nécessaire d'avoir une boîte à outils performante pour subvenir à tous les besoins SEO quotidiens. Et celle-ci sera différente pour chaque référenceur selon son profil, les actions qu'il désire mettre en place, etc.

Mais une fois que l'outil a fait son travail et fourni des données, c'est à l'humain de les analyser. Personnellement, cela m'insupporte au plus haut point qu'un outil me dise ce que je dois penser ou faire ! Je tiens à garder mon libre arbitre sur les décisions à prendre et pour cela, je dois me baser sur des données fiables. Ça, c'est le rôle des outils. Ensuite, ce sont les synapses qui prennent la main : l'expérience, l'analyse, tout compte pour tirer des conclusions des chiffres fournis.

Toujours se poser la question de la façon dont les données sont calculées

Autre point également très important, et souligné par l'article de Mathieu : ne jamais prendre en compte les données brutes comme argent comptant, mais toujours se poser la question de la façon dont elles ont été collectées et calculées. C'est l'exemple type des indices de visibilité de Sistrix, Semrush et Ranxplorer : indépendamment, ce sont de bons KPI, de bon repères et référentiels, mais on ne peut pas les comparer puisqu'ils ne sont pas calculés de la même façon. L'analyse devra donc tenir compte de ces différences. On pourrait dire exactement la même chose pour les indicateurs basés sur les liens de Majestic, Ahrefs ou Moz : non seulement ils ne sont pas calculés de la même façon, mais en plus, ils ne le sont pas comme le fait Google pour son PageRank et bien évidemment, Google ne tient pas compte des CF/TF et autres DA !

Autre exemple : les pastilles de couleur de Yoast, qui vont vous renvoyer des avis pseudo-définitifs et une couleur rouge pour un contenu qui pourrait pourtant potentiellement très bien se positionner sur les moteurs. J'ai déjà dit ce que j'en pensais dans cette vidéo. Et on pourrait multiplier ces exemples à l'envi.

Bref, il me semble indispensable de toujours avoir le recul nécessaire par rapport aux outils SEO. Oui, ils sont absolument indispensables aujourd'hui, c'est une évidence. Oui, il faut toujours se poser la question sur la façon dont ils calculent leurs données. Et Non, il ne faut pas leur demander de réfléchir à votre place ! À ces trois conditions, ils seront vos compagnons SEO indispensables au quotidien ! 🙂

Nota : [mode pub on]Mathieu Chapon, auteur d el'étude citée au début de cet article, propose l'excellente formation SEO Formaseo Niveau 2 : E-Commerce et SEO du réseau Abondance. [mode pub off] 🙂

Moyenne des CTR dans les SERP Google pour les sites des clients de Search Foresight. Source : Search Foresight