Durant une entrevue accordée au Wall Street Journal le 6 avril dernier, le PDG de Google, Sundar Pichai, a dévoilé que Google prévoyait d’intégrer son IA conversationnelle dans son moteur de recherche. L’objectif : répondre à la pression exercée par la concurrence et notamment par un Microsoft Bing dopé au ChatGPT.

Ce qu’il faut retenir :

  • Google prévoit d’intégrer ses modèles d’IA directement dans Search
  • Différents services basés sur l’IA se trouvent actuellement en phase de test
  • Pour optimiser ses coûts, Google mise sur la collaboration étroite de ses départements IA
  • Sundar Pichai pense que les modèles d’IA plus petits vont tirer leur épingle du jeu

De l’IA dans Search : un enjeu de taille pour Google

Après avoir annoncé la prochaine mise à jour de Bard, à la suite d’une phase de lancement quelque peu décevante, le patron de Google continue d’éteindre le début d’incendie qui pourrait remettre en question sa place sur son marché. Et c’est au Wall Street Journal que Sundar Pichai a choisi d’annoncer l’intégration de Bard dans son moteur de recherche. Pour rappel, lors de son ouverture au public, le chatbot de Google a été proposé sous la forme d’un service à part, relié à Search par une simple redirection. Même s’il faut rappeler que cette version de Bard était une première expérimentation, l’approche adoptée par Google n’a pas manqué de surprendre face à Microsoft qui a quant à lui fait le choix d’intégrer de vrais morceaux d’IA générative directement dans son moteur de recherche.

Pris dans la course presque malgré elle, face à des concurrents particulièrement déterminés, la firme de Mountain View ne peut plus vraiment se permettre de jouer la carte de la prudence et doit réagir vite et bien. Pour Google l’enjeu est de taille : l’article du Wall Street Journal nous rappelle en effet que les annonces de recherche pèsent 162 milliards de dollars en 2022 et représentent la première source de revenus pour l’entreprise. Pour Microsoft, chaque pourcentage gagné sur le marché du Search représente potentiellement 2 milliards dollars de revenus supplémentaires.

Vers un bouleversement du fonctionnement des moteurs de recherche

Pour contrer son rival, Google prévoit donc de donner la possibilité aux utilisateurs d’interagir avec ses modèles d’IA via son moteur de recherche. Cela n’a l’air de rien, mais cette décision pourrait « bouleverser l’expérience traditionnelle basée sur les liens qui est la norme depuis plus de deux décennies », comme le note le journaliste Miles Kruppa dans son article.

Pour illustrer les expérimentations menées par Google, Sundar Pichai mentionne des versions de test qui permettent aux utilisateurs de poser des questions complémentaires à leurs requêtes initiales. Par ailleurs, Google a commencé à implémenter de nouvelles fonctionnalités s’appuyant sur son IA dans Gmail et dans ses autres services professionnels.

Trouver le bon équilibre face à une technologie coûteuse

Nécessitant beaucoup de puissance de calcul, le développement des technologies d’IA oblige Google à trouver le bon équilibre entre utilisation des ressources et gestion des coûts. Pour optimiser ses ressources, Google a par exemple rapproché deux ses départements dédiés à l’IA, Google Brain et DeepMind, pour leur permettre de collaborer plus étroitement sur l’élaboration d’algorithmes.

Enfin, le PDG de Google pense que les modèles d’IA plus petits vont devenir plus utiles, mais aussi plus accessibles avec le temps, permettant aux entreprises de concevoir leurs propres modèles ou aux utilisateurs d’exécuter leurs propres algorithmes sur leurs appareils.