Google est accusé d’utiliser illégalement des informations personnelles de millions d’Américains et du contenu protégé par le droit d’auteur pour former ses produits basés sur l’IA.
Ce qu’il faut retenir :
- Les plaignants souhaitent que Google offre la possibilité à ses utilisateurs de se retirer de cette collecte de données ;
- Google soutient que la loi américaine et de leur côté et réfutent ces allégations ;
- Selon le verdict, la décision pourra avoir un impact sur les professionnels utilisant l’IA pour créer du contenu.
Le procès
8 personnes sont à l’origine d’un recours collectif à San Francisco, à l’encontre de Google, de Google DeepMind et de la société mère Alphabet. Le procès est intenté par le cabinet d’avocats Clarkson, qui a déjà intenté une action en justice similaire contre OpenAI récemment. Les plaignants disent chercher à représenter les millions d’internautes affectés par le vol de contenu et d’informations personnelles.
Si Google est reconnu coupable d’avoir enfreint les lois sur la confidentialité et la protection des consommateurs, le montant de dommages et intérêts s'élèverait à 5 milliards de dollars.
Les chefs d’accusation
Les plaignants soutiennent que Google a :
- illégalement volé du contenu numérique créé et partagé par des millions d’Américains ;
- utilisé ces contenus pour entraîner ses technologies IA, notamment son chatbot Google Bard ;
- volé la quasi-totalité de leur empreinte numérique, notamment des œuvres créatives pour développer son catalogue de produits IA.
Les contenus numériques concernent autant des photos sur des sites de rencontres, des listes de lecture Spotify, des vidéos téléchargées sur TikTok, des posts sur les réseaux sociaux et même, pour l’un des plaignants, la copie intégrale de son livre !
Voici la déclaration de Ryan Clarkson, le directeur associé du cabinet d’avocats Clarkson :
“Google a récolté ces données en secret pendant des années, sans en avertir qui que ce soit, et encore moins avec leur consentement. Google ne possède pas Internet, il ne possède pas nos œuvres créatives, il ne possède pas nos personnalités, des photos de nos familles et de nos enfants, ou quoi que ce soit d'autre simplement parce que nous les partageons en ligne."
Que veulent obtenir les plaignants ?
Outre les 5 milliards de dollars de dommages et intérêts en jeu, les plaignants désirent surtout que Google offre à ses utilisateurs la possibilité de se retirer de sa collecte de données, qu’ils jugent illicite. Ils demandent également à la firme de supprimer son catalogue de données existant.
La réponse de Google
L’avocate générale de Google, Halimah DeLaine Prado, a déclaré dans un communiqué :
"Nous avons été clairs depuis des années concernant notre utilisation des données provenant de sources publiques - telles que des informations publiées sur le web ouvert et des ensembles de données publiques - pour former les modèles d'IA pour des services tels que Google Translate, de manière responsable et conformément à nos principes d'IA. La loi américaine soutient l'utilisation des informations publiques pour créer de nouvelles utilisations bénéfiques, et nous sommes impatients de réfuter ces allégations sans fondement."
Ce procès est préoccupant pour les professionnels utilisant l’IA pour créer des contenus. Si la firme est reconnue coupable, cela signifie que le contenu utilisé par l’IA est bien protégé par le droit d’auteur, et les professionnels devront certainement retirer leurs contenus créés par IA. Affaire à suivre…