Les chatbots vont-ils remplacer les moteurs de recherche ? La question revient souvent, surtout depuis l'explosion de l'IA générative. Mais derrière les fantasmes, qu’en est-il vraiment ? Spoiler : Google peut (encore) dormir tranquille… pour l’instant.

Ce qu'il faut retenir :

  • Onelittleweb a fait une étude complète analysant le trafic des moteurs de recherche et des chatbots
  • Les moteurs de recherche dominent toujours avec 1 863 milliards de visites, contre 55,5 milliards pour les chatbots.
  • Pour le SEO, l’enjeu est double : être visible dans les moteurs… et dans les réponses des IA.

Les chatbots explosent… mais restent loin derrière

D’après une étude de OneLittleWeb, entre avril 2024 et mars 2025, les 10 principaux chatbots (dont ChatGPT, Claude, DeepSeek ou Pi) ont cumulé 55,5 milliards de visites. C’est énorme. Mais comparé aux 1 863 milliards de visites enregistrées par les moteurs de recherche sur la même période, le fossé reste abyssal (les datas sont issues de données publiques d'AITools.xyz)

moteur de recherche vs chatbot - trafic

Pour donner un ordre d’idée :

  • Google à lui seul a capté 86,94 % de ce trafic (soit environ 1 631 milliards de visites).
  • Bing suit loin derrière avec 3,41 %, soit 60,1 milliards.

À côté, le top des chatbots, ChatGPT, affiche 47.7 milliards de visites à lui seul. C’est impressionnant pour un outil qui n’existait pas dans le grand public il y a deux ans, mais encore très loin des mastodontes.

Google vs ChatGPT - trafic

Google, les chatbots puis Bing

Dans son analyse, onelittleweb montre que Google reste comme attendu largement en tête avec 1631 milliards de visites. Si l'on prend les moteurs et chatbot un à un, suivent Bing avec 60 milliard puis ChatGPT avec 47 milliards

infographie onelittleweb sur le trafic moteur de recherche vs chatbot

Les jeunes préfèrent discuter, les autres cherchent

Ce qui change, c’est la manière de rechercher. Les jeunes générations adoptent facilement ces assistants IA, qui répondent vite, avec un ton plus naturel. C’est parfait pour des questions rapides, des recettes, ou une explication sur la physique quantique sans jargon.

Pour des recherches plus complexes, ou pour comparer plusieurs sources, le réflexe "Google" reste dominant. Et c’est là que les moteurs gardent une longueur d’avance pour le moment. Pour le moment seulement car comme nous l'indiquions hier dans notre article, Apple entend intégrer les moteurs de recherche IA directement dans Safari et par la même occasion mettre fin au monopole de Google.

Chatbots vs moteurs de recherche : le duel est bel et bien lancé

Jusqu'à présent, chatbots et moteurs de recherche semblaient coexister paisiblement, chacun occupant son propre espace. Mais avec l'arrivée de fonctionnalités comme le shopping intégré dans ChatGPT, la dynamique change. OpenAI propose désormais des recommandations de produits personnalisées, sans publicité, basées sur des données tierces et les préférences des utilisateurs. Cette approche offre une expérience plus humaine et probablement plus intuitive que les SERP Google.

Google n'est pas immobile malgré tout. D’ailleurs, Google avait déjà activé une contre-offensive : entre Search Generative Experience et AI Overviews (en cours de déploiement en Europe, nous en parlions dans notre article en mars dernier), la firme de Mountain View injecte elle aussi de l’IA dans ses résultats. Résultat : l’expérience devient plus fluide, plus synthétique, mais toujours ancrée dans un écosystème de liens (ce qui plaît aux éditeurs… et aux SEO).

A cela, nous pouvons désormais ajouter la potentielle arrivée de Perplexity dans Safari qui pourrait également rebattre les cartes.

Et pour le SEO dans tout ça ?

Faut-il paniquer côté SEO ? Pas du tout. Il faut par contre s’adapter. Les réponses générées par les IA ont besoin de bonnes sources. Et ces sources, ce sont encore très souvent des contenus bien optimisés pour le search. D’ailleurs, selon l’étude, la plupart des chatbots citent les mêmes sites d’autorité (Wikipedia, Stack Overflow, Forbes, etc.).

L’opportunité, pour les SEO, c’est donc dès aujourd'hui : apprendre à optimiser pour les IA, comprendre comment elles sélectionnent leurs sources, et ajuster son contenu en conséquence.