Plus de 30 médias européens se sont unis pour porter plainte contre Google, exigeant 2,1 milliards d'euros pour des pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la publicité en ligne. Cette action en justice marque un nouveau tournant dans la lutte contre la dominance des géants du web.

Ce qu'il faut retenir :

  • Plus de 30 groupes médias de 17 pays européens, incluant de grands noms comme Axel Springer et Alma Media, ont déposé une plainte contre Google aux Pays-Bas.
  • Google est accusé d'abus de position dominante dans le secteur de la publicité en ligne, ayant déjà été sanctionné par l'Autorité de la concurrence française en 2021.
  • Les médias demandent 2,1 milliards d'euros de dommages-intérêts pour les pertes engendrées par les pratiques de Google.
  • La plainte s'appuie sur des décisions et des enquêtes préexistantes de l'Union Européenne contre les pratiques de Google.

À l’origine de la plainte

Une coalition internationale regroupant 32 médias issus de 17 pays européens, y compris le géant allemand Axel Springer, a initié une action judiciaire contre Alphabet, maison mère de Google, pour abus de position dominante sur le marché publicitaire en ligne. Cette initiative, prise le mercredi 28 février aux Pays-Bas, vise à compenser les pertes subies par ces médias à cause des pratiques anticoncurrentielles de Google. Ces pratiques auraient entraîné une diminution des revenus publicitaires et un marché moins compétitif, selon un communiqué des avocats représentant les médias.

Les fondements juridiques de l’action en justice

L'action se base sur des précédents juridiques majeurs, notamment une sanction de 220 millions d'euros infligée par l'Autorité de la concurrence française à Google en juin 2021, et une enquête en cours de la Commission européenne. Ces instances ont mis en lumière l'exploitation abusive de sa position dominante par Google dans le secteur de l'AdTech, ce qui a justifié la demande de 2,3 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros) de dommages-intérêts.

Une action centralisée aux Pays-Bas

Optant pour une démarche unifiée, la coalition a choisi le tribunal de district d'Amsterdam comme lieu pour déposer sa plainte. Cette décision stratégique vise à garantir une gestion cohérente et économique du litige à travers une juridiction reconnue pour son expertise dans le traitement de cas de concurrence. De son côté, Google a annoncé qu’elle s’opposerait à cette plainte, jugée « spéculative et opportuniste ».

Quelles conséquences pour le secteur de l'AdTech ?

Cette affaire met en évidence les défis croissants auxquels sont confrontés les médias traditionnels face à la domination des plateformes numériques. Elle souligne également l'importance d'un paysage publicitaire en ligne équitable et compétitif, nécessaire pour soutenir un journalisme diversifié et de qualité en Europe.