Google Mobile Update : quand Google se décrédibilise auprès des webmasters

Un mois après la mise en place de l'update mobile par Google, force est de constater que le 'Mobilegueddon' attendu et annoncé sur tous les toits par les équipes du moteur de recherche n'a pas eu lieu, loin de là. Google s'est ainsi discrédité auprès des webmasters, une frange d'internautes dont elle a pourtant beaucoup plus besoin qu'on ne l'imagine. Mauvais calcul...

Le 21 avril dernier, Google a donc lancé comme prévu son update favorisant les sites compatibles mobile sur son moteur pour smartphone. La propagation de cette mise à jour a pris, comme d'habitude, quelques jours et il fallait donc attendre un peu avant d'en tirer une vision définitive.

Un mois après, que peut-on en conclure finalement ? Globalement, il ne s'est rien passé ou presque. Plusieurs études (ici et ) ont montré que les positions sur le moteur mobile avaient à peine été modifiées, et que la première page de résultats était restée quasi inchangée pour de très nombreuses requêtes. Alors, tout ça pour ça ?

Si on revient en arrière, on peut faire plusieurs constats à l'aune de cette situation :

- 1. La communication de Google avait été très bonne sur ce qu'il faut faire, en tant que webmaster, pour rendre son site compatible mobile. Sur ce point, les équipes américaines de Google ont fait du très bon boulot, impossible de dire le contraire. Mais ils auraient certainement dû s'en tenir là...

- 2. Malheureusement, il a encore fallu, une fois de plus, que Google agite le drapeau malodorant du FUD (Peur, Incertitude et Doute) avec des allégations stupides comme le fait que cette mise à jour "serait bien plus forte que Panda ou Penguin". En plus du fait de comparer des algorithmes qui n'avaient rien à voir les uns avec les autres, ce qui n'était déjà pas très malin, les équipes de Google se sont ainsi couvertes de ridicule au vu des résultats constatés. Répétons-le une nouvelle fois : jeter l'opprobe et faire peur aux webmasters n'est pas une bonne stratégie. Bien au contraire, cela ternit le bon travail didactique effectué outre-Atlantique lors de ce projet.

On ne peut que constater, une fois de plus et de façon plus générale, que les équipes de Google Europe sont encore très en retrait en termes de communication avec les webmasters par rapport aux Etats-Unis. On l'a encore cruellement constaté lors du récent hangout sur Google News. Et c'est bien dommage.

Alors, pourquoi en est-il ainsi ? On peut avancer plusieurs explications :
- Manque de moyens et de connaissances. Il est certain que les équipes de Mountain View ont plus de "biscuits" en termes de connaissances sur le moteur et qu'il est complexe de communiquer lorsqu'on n'a pas les infos de base. Ou pas toutes. C'est une évidence. On aurait pu imaginer que la "promotion" de John Mueller, travaillant à Zurich, pouvait changer la donne mais il ne semble finalement pas que ça soit le cas. Dommage...
- Manque de formation interne. On rejoint un peu ici le cas précédent.
- Manque d'autonomie. Les équipes européennes auraient dans ce cas accès à un certain nombre d'informations, mais ne pourraient pas en parler avec la même "liberté d'expression" que les googlers US. C'est très possible, voire probable, et encore plus dommage !
- Un manque de connaissances du milieu. Peut-être également, mais pas si sûr.

Toujours est-il que le constat est clair après avoir tiré les enseignements de l'update mobile : dorénavant, on ne croira plus aux annonces de Google, qui a perdu dans cette histoire le peu de crédibilité qui lui restait auprès des webmasters et responsables de sites en termes de SEO et d'optimisation web. Et c'est dommage car le moteur a besoin d'indexer des sites "propres", c'est même totalement son intérêt. Plus les sites sont faits de façon professionnelle et "clean", et plus simple est leur crawl et leur analyse. Et il est dommage que Google se fourvoie ainsi dans sa communication sur le Vieux Continent, en se discréditant auprès d'une population qui devrait, au contraire, l'aider à oeuvrer au mieux.

L'épisode de l'update mobile n'a donc pas aidé, loin de là, à rétrécir un fossé qui était déjà important entre les deux rives, alors qu'au départ, tout était réuni pour que cela se passe bien. Et c'est finalement la principale conclusion - triste, hélas - que l'on peut tirer de cette mise à jour.

Pire que ça : quelque part, Google s'est fait le complice de nombreuses sociétés profitant de l'aubaine pour reprendre à leur compte la même stratégie de peur afin de gagner des contrats juteux et parfois inutiles ou hors de prix auprès de clients ne connaissant pas le domaine. Shame on you !

Tout cela vient de plus après plusieurs annonces fracassantes ces derniers mois (temps de chargement des pages, HTTPS) n'ayant généré clairement aucun impact, positif ou négatif, dans les résultats de recherche.

Alors, quand Google annonce son Platypus et d'autres futurs critères de pertinence pour son algorithme mobile, on regarde cela de très loin en se disant qu'on va largement attendre de voir ce qu'il en est avant de toucher au moindre octet de nos sites web ! Etait-ce vraiment la conclusion espérée ?

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