matt cutts

La presse brésilienne a décidé de se passer de Google News l'année dernière et dit ne pas s'en porter plus mal. Est-ce réellement crédible et transposable à la situation française, à l'heure où la discorde règne entre le moteur de recherche et les sites d'actualité dans l'Hexagone ?...

L'actualité tourne actuellement autour du pseudo-"chantage" de Google envers la presse française. En clair, soit Google indexe ces sites sans contre-partie financière, comme l'exige l'association d'éditeurs de presse IPG (Information politique et générale), soit il désindexe les sites d'actualités français en masse. L'histoire a été décrite largement sur le Web francophone, aussi nous n'y reviendrons pas plus que cela, si ce n'est pour dire que, selon nous, la position de l'IPG est insensée, rétrograde et nous montre finalement comme une évidence que la presse "à l'ancienne" n'a toujours rien compris au Web. Hélas...

Ce n'est pas à Google de subventionner les sites d'actualité français à une époque où le gouvernement a peut-être moins envie de mettre la main au porte-monnaie. L'assistanat est une chose, la prise en charge de son propre avenir par la presse française en est une autre...

Rappelons également ce que nous disions il y a quelques jours de cela, suite à la "Lex Google" envisagée en Allemagne : selon nous, Google Actualités devrait :

1. Ne plus indexer les gros sites de presse nationaux qui demandent ce type de rémunération, et donc ne plus leur fournir de trafic. En revanche, ce serait une erreur, selon nous, de désindexer en masse TOUS les sites web français d'actualités, comme il semblerait que ce soit l'ambition du moteur de recherche. Mais cela pose peut-être un problème juridique de faire un tri parmi les sites désindexés ?

2. Faire un meilleur tri des sites qu'il indexe (car c'est actuellement un peu l'auberge espagnole, il faut bien le dire, sur cet outil, avec de nombreux sites sans aucun intérêt), mais en ne gardant que des sources d'information volontaires pour être présentes "gratuitement" sur l'outil.

Google Actualités serait alors très pertinent (certainement autant, voire plus qu'actuellement) car les bons sites d'actualité sont légion sur le Web et les "gros" seraient "punis" de leur actions de lobbying un peu tristounettes et d'un autre temps, tandis que les "petits" récupéreraient le trafic que les gros ne veulent pas (si on a bien compris, bien sûr...).

Et rappelons, une fois de plus, que si on ne veut pas être indexé par Google, un bon fichier robots.txt ou une balise meta robots "noindex" font très bien l'affaire. Bref...

Sur ce, on voit fleurir depuis hier des articles expliquant que la presse brésilienne se passe très bien de Google News. Les titres de presse brésiliens ont en effet décidé dernièrement de sortir de l'outil de Google après avoir échoué à obtenir une rétribution pour l'indexation de leurs contenus. Selon ces articles, ces différents sites d'actualité n'auraient été que peu impactés par cette action. Difficile de dire la part de lobbying et de vérité dans cette info quand on connait les statistiques des gros sites de presse français : en règle générale, Google génére entre 40% et 50% de leur trafic et Google News en représente une bonne partie.

Un site - quel qu'il soit - peut-il aujourd'hui se passer de la moitié de son trafic global ? Honnêtement, c'est peu crédible. Mais, après tout, si la presse brésilienne y arrive, alors banco ! La presse française peut donc en faire de même : la désindexation massive serait donc possible et viable ? C'est plutôt une bonne nouvelle... Mais qui y croit vraiment ?

Difficile de dire aujourd'hui comment cette histoire va se terminer et on peut penser, malheureusement, que ce sera l'internaute qui sera le premier à en pâtir dans un futur proche. Les deux parties feraient bien de penser à cela avant tout... Est-ce vraiment le cas aujourd'hui ?

journaux presse
Source de l'image : DR