engrenage

La députée Sandrine Mazetier veut s'attaquer à d'éventuels abus de position dominante de la part de Google et demande à ce que le code de son algorithme soit dévoilé. Rien que ça...

Un article sur le site Numerama a bien dû faire rigoler les observateurs du monde des moteurs de recherche et les responsables de Google en particulier. Il explique que, dans un cadre d'éventuel abus de position dominante, largement débattu - de façon pertinente et judicieuse - depuis des mois, notamment au niveau de la Commission Européenne, la députée socialiste Sandrine Mazetier (voir photo ci-dessous) a posé une question écrite à Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'économie numérique, rappelant "qu'être écarté ou mal référencé peut (...) avoir des conséquences dramatiques pour les opérateurs économiques, qui ont un besoin de trafic pour leur développement". Elle demande donc à la Ministre son avis sur plusieurs points :

- Séparer les activités de moteur de recherche vers les liens naturels et les activités verticales favorisant les propres contenus du monopole ;
- Mettre un terme aux pratiques exclusivité ;
- Assurer la transparence du code de l'algorithme afin d'en finir avec les manipulations et les référencements discriminatoires.

Et c'est sur ce dernier point que le bât blesse, car il est difficile d'imaginer que Google dévoile l'algorithme de son moteur de recherche "à l'air libre". Comment peut-on imaginer un instant que Google puisse faire cela ? Il s'agit de son coeur de métier, et s'il "se déshabille" ainsi, tous ses concurents s'empresseront de clôner le moteur leader. Tout simplement impensable. Demande-t-on à Coca-Cola de dévoiler la précieuse formule de son produit leader ?

Bref, l'initiative de la députée part certes d'une bonne intention, mais, comme d'habitude (on a connu la même situation lors du conflit récent entre Google et la presse française et allemande), un flagrant manque de connaissance du milieu Internet - et encore plus de celui des moteurs de recherche - de la part des personnalités politiques françaises rend hélas la situation au mieux cocasse et naïve, au pire presque pathétique... Dommage...

Sandrine Mazetier
Source de l'image : LePost