La Cnil a infligé une amende de 100 000 euros à Google pour avoir "aspiré" des données personnelles avec ses voitures Google Cars, mais reste en conflit avec l'entreprise américaine sur la notion de données privées...

La Cnil (Commission Nationale Informatique et Libertés) vient d'infliger une amende de 100 000 euros à Google France suite à l'examen d'une de ses "Google Cars" et d'un disque dur contenant les données capturées par ces véhicules pour l'outil "Street View".

En effet, en plus de collecter des photos panoramiques des rues de nos villes et villages, les voitures de Google collectaient des données Wi-Fi qui se sont avérées contenir de nombreuses données personnelles des utilisateurs d'Internet habitant dans les lieux explorés par les Google Cars. Le site Zorgloob en publie quelques extraits, rendus publics par la Cnil, assez édifiants. Il faut cependant noter que les données captées étaient au format binaire, non lisibles par les employés de Google sans un traitement adéquat. Notons également que ce rapport de la Cnil est disponible en ligne au format PDF et contient tous les détails des analyses effectuées par l'organisme français.

La Cnil n'aurait de plus que peu apprécié le peu d'empressement de Google à fournir les données numériques en question ainsi que l'absence de déclaration préalable avant sa mise en oeuvre de l'outil Google Latitude tout comme la collecte de données de connexion (SSID et adresses Mac des routeurs), elle non plus non déclarée (et qui continue aujourd'hui à l'aide de Latitude, de façon illégale selon la Cnil).

La réponse de Google ne s'est pas faite attendre, par la voix de Peter Fleischer, responsable de la protection des données personnelles en Europe : "comme nous l'avons déjà dit, nous sommes profondément désolés d'avoir collecté par erreur des données circulant sur des réseaux WiFi non sécurisés. Dès que nous avons compris ce qui se passait, nous avons arrêté nos voitures Street View et en avons immédiatement informé les autorités françaises. Notre objectif a toujours été de détruire ces données et nous sommes contents que la CNIL nous en ait donné l'autorisation.

En revanche, en ce qui concerne Latitude, "Google estime que son service offre tous les paramétrages et options possibles pour que l'utilisateur choisisse la nature des données qu'il souhaite transmettre et à qui."...

Bref, la "prise de bec" entre Google et la Cnil n'est certainement pas prête de se terminer bientôt...

Big Brother
Source de l'image : Abondance

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