digg

Tremblement de terre à Mountain View : après la suppression annoncée d'iGoogle, de Google Reader et de très nombreux outils et services depuis plusieurs années, Larry Page vient d'annoncer qu'il arrêtait le moteur de recherche. Purement et simplement ! Plusieurs solutions de rechange sont envisagées...

Depuis que Larry Page est revenu à la tête de Google, il y a un peu plus de deux ans, la société a subi un profond remaniement. De nombreux services ont notamment été supprimés, la première "charette" ayant été remplie en septembre 2011, puis suivie de nombreuses autres. Ces annonces ont touché pendant un long moment des outils et services qui n'avaient pas fonctionné, qui n'avaient pas trouvé leur public et qui étaient, la plupart du temps, inconnus du grands public et même parfois de certains spécialistes.

La donne a commencé à changer en 2012 avec, en juillet, la disparition annoncée pour le 1er novembre 2013 - le jour des morts - d'iGoogle. Ce système de page d'accueil personnalisée était utilisé par de très nombreux internautes. La grogne a alors commencé à monter. Le 15 mars dernier, c'était Google Reader qui faisait les frais de la nouvelle politique "maison".

Et pourtant, on n'avait encore rien vu. En effet, il y a quelques jours de cela, David C. Bigfish, vice-président de Google et responsable des "activités spéciales" au sein de la firme de Mountain View, avait indiqué au Wall Street Journal que "la prochaine purge serait spectaculaire". Et effectivement, elle va l'être, puisque Google a purement et simplement décidé de supprimer son moteur de recherche ou, tout du moins, la technologie qu'il utilise, à partir de demain.

Larry Page, cofondateur du moteur, s'en est expliqué : "Nous avons aujourd'hui deux objectifs principaux chez Google : la publicité Adwords/Adsense et notre réseau social Google+. Nous avons besoin d'ingénieurs et d'une force commerciale importante pour soutenir ces deux projets majeurs. Nos forces vives qui travaillaient actuellement sur le moteur de recherche vont être repositionnées sur Adwords et Google+ afin de booster au maximum ces deux produits. A partir du 2 avril, nous proposerons donc, sur notre moteur, les résultats de Bing en solution transitoire, avant d'envisager une autre issue". Sergey Brin, autre cofondateur, ajoute : "De toutes façons, la technologie utilisée pour notre moteur était devenue une énorme usine à gaz. Plus personne n'y comprenait rien. Les résultats changeaient d'une minute à l'autre sans qu'on n'y touche, ça devenait incompréhensible, parfois on se demandait si les algorithmes n'avaient pas pris, d'eux-même, la main sur les machines, sans notre assentiment. De nombreux SEO, de par le monde, connaissaient bien mieux le moteur de recherche que nous. Il fallait arrêter ça car on sentait bien que tout ce système allait nous claquer entre les doigts d'un jour à l'autre."

A partir de demain, ce seront donc les résultats de BIng qui s'afficheront sur les sites de Google à travers le monde. Parmi les différentes issues envisagées par les dirigeants de Google pour l'avenir, on peut identifier le rachat d'AltaVista car, toujours selon Larry Page, "c'est finalement dans les plus vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes". Lycos, Excite et même Ecila et Dir.com (pour les plus anciens d'entre nous) seraient sur les rangs... Google aurait également noué des liens avec Orange pour son moteur (nom de code "KE"). L'avenir nous dira ce qu'il en sera et quelle technologie tournera bientôt sur les sites de l'entreprise californienne.

La plupart des ingénieurs et des équipes commerciales travaillant sur le moteur sera donc transférée sur le développement de Google+ et de la publicité en ligne. Selon nos informations, de nombreux "googlers" seraient mécontents de cette nouvelle donne et envisageraient de partir à la concurrence. Seule exception : Matt Cutts, qui a décidé de se reconvertir, comme il l'explique sur son blog : "Pour ma part, cela fait longtemps que je désire ouvrir une boutique de fringues, spécialisée dans les tee-shirts et les polos de différentes couleurs, même les plus improbables et approximatives. C'était l'occasion révée ! Je fonce !"

Cette décision (celle de Google, pas celle de Matt Cutts...) est-elle la bonne ? Impossible à dire bien sûr. Va-t-elle favoriser la croissance de Google et notamment de son réseau social ? Va-t-elle gangréner l'entreprise de l'intérieur en faisant partir ses meilleurs éléments ? Nous le saurons certainement dans un an, aux alentours de la même date, pour faire un nouveau point... D'ici là, joyeux lundi de Pâques où on mangera peut-être, en plus des oeufs... un peu de poisson 😉

google-balles
Source de l'image :Abondance