Une vague de pénalités manuelles frappe depuis quelques jours les éditeurs visibles dans Google Discover. En cause : un non-respect des règles de transparence. Plusieurs voix du secteur confirment que le phénomène touche principalement le marché français, mais aussi d’autres pays à l'étranger.

Ce qu'il faut retenir :

  • Une vague de pénalités “Transparency” touche actuellement Discover, notamment en France et en Europe
  • Google attend des éditeurs qu’ils affichent clairement auteurs, dates, informations sur le média et contacts
  • En cas de non-conformité, le site peut être exclu de Discover, Google News, voire totalement désindexé

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Des pénalités “Transparency” qui tombent en série

Le signalement est parti de plusieurs tweets. Le consultant @fabienr34 a évoqué de nouvelles pénalités sur Discover France, mais aussi sur les versions US et IT. De son côté, @lucastrnx affirme que “tous les éditeurs touchés prennent la péna Transparence”.

Les retours privés d’autres éditeurs confirment : dans la Search Console, le message concerne toutes les pages du site, et vise directement les contenus Discover et Google News. Une pénalité manuelle classique, comme on n’en avait pas vu depuis longtemps dans cet univers.

Google Discover : non respect des règles de transparence
Google Discover : Action manuelle pour non respect des règles de transparence

Une application plus stricte des règles ?

Difficile de dire si Google a durci ses critères ou s’il applique simplement plus rigoureusement une politique déjà en place. Ce qui est certain, c’est que ce regain d’activité tombe peu après une série d’enquêtes médiatiques très critiques sur les contenus IA.

Fin mars, France Télévisions publie une enquête sur « le règne des sites générés par IA », révélant plus de 130 faux médias référencés dans Discover, avec auteurs fictifs et erreurs grossières. Début mai, la justice française ordonne le blocage de News.dayFR.com, accusé de plagier jusqu’à 6 000 articles par jour. Le site, dopé à l’IA, se contentait d’agréger du contenu automatisé monétisé via Google Ads.

Dans les deux cas, Google est directement cité. L’entreprise affirme lutter activement contre les abus, via ses filtres anti-spam et en interdisant la monétisation des contenus de faible qualité. Elle indique avoir coupé la pub sur certains des sites signalés par les journalistes.

“Nos systèmes anti-spam luttent contre la production de masse de contenus de faible qualité, et assurent ainsi l’exclusion de la majorité de ces contenus de Discover. Ces mêmes systèmes permettent de proposer des résultats de recherche à 99% sans spam. Nos systèmes anti-spam ciblent spécifiquement les tactiques de manipulation présentes dans certains des exemples communiqués. De plus, la monétisation est interdite sur les contenus de faible qualité ou considérés comme du spam."

--- Google

Est-ce que cette pression médiatique et judiciaire a poussé Google à être plus strict sur la transparence éditoriale ? L’hypothèse est crédible, même si rien n’a été officiellement annoncé.

Ce que Google attend des éditeurs

La transparence, dans la documentation de Google (section : Non-respect des règles Google Actualités et Discover), ne relève pas d’une subtilité technique. Google veut que les lecteurs sachent clairement qui publie quoi, quand, et pour qui.

Cela passe par :

  • Un nom d’auteur identifiable, avec une bio ou un profil réel
  • Une date de publication visible
  • Une page “À propos” claire, avec infos sur l’éditeur, l’équipe, l’entreprise
  • Des coordonnées de contact professionnelles (pas un formulaire fantôme)
  • Une indication si le contenu est produit par IA ou assisté

Sans ces éléments, même un contenu original peut être sanctionné. L’absence d’auteur, de contexte, ou de cadre éditorial suffit à justifier une action manuelle.

Comment se mettre en conformité (et éviter la sanction)

Pour les consultants SEO et les éditeurs, le message est clair : il ne suffit pas de publier du contenu de qualité, encore faut-il assumer sa paternité.

Quelques ajustements recommandés :

  • Afficher systématiquement les auteurs avec des bios réelles
  • Structurer la page “À propos” avec des infos concrètes sur la rédaction ou l’entreprise
  • Mettre à jour les mentions légales et les contacts
  • Clarifier l’usage éventuel de contenus générés ou assistés par IA
  • S’assurer que toutes les pages publiques contiennent bien les métadonnées nécessaires

Et en cas de pénalité, une demande de réexamen est possible via la Search Console, avec preuve à l’appui d’une mise à niveau des pratiques éditoriales.