En 2025, le e-commerce français s’ancre dans les territoires et se segmente par usages. Entre technologies dominantes et dynamiques régionales, le marché se complexifie, et les opportunités se nichent dans les détails.
Ce qu'il faut retenir :
- Dynamique, le e-commerce en France se caractérise par la diversité des modèles et des CMS.
- Encore très utilisé WooCommerce perd progressivement sa place, au profit notamment de Shopify.
- Boutiques actives, CMS utilisé... Les disparités demeurent selon les secteurs.
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Une base solide, un rythme soutenu
Avec 93 376 boutiques en ligne actives en France en avril 2025, l’écosystème e-commerce confirme sa densité. Ce mois-là, 7 484 nouvelles boutiques ont été détectées, tous secteurs confondus.
Derrière ces chiffres, il y a une aussi tendance assez nette : la diversification des modèles. On ne parle plus seulement de B2C (6 462 nouvelles boutiques). Le B2B (885 nouvelles boutiques) et le D2C (103 nouvelles boutiques) prennent leur place.
WooCommerce, Shopify, Prestashop : les dominants en mutation
WooCommerce garde sa première place
51 % des boutiques françaises utilisent encore WooCommerce. C’est simple, souple, connecté à WordPress, c’est-à-dire parfait pour des artisans ou indépendants qui veulent un site rapidement opérationnel. Il reste très présent dans les secteurs des services professionnels, immobilier, des voyages et hôtellerie
Mais ce leadership se fissure.
Shopify séduit les nouveaux venus
Côté nouvelles boutiques, Shopify représente le deuxième CMS le plus utilisé dans l’hexagone, juste après Prestashop. Une représentation qui monte jusqu’à 47,4 % dans la catégorie des biens de consommation, soit le secteur qui crée le plus de boutiques (3 625 en avril). Sa logique SaaS, ses templates prêts à l’emploi et sa promesse de rapidité séduisent les nouveaux e-commerçants.
À l’inverse, Prestashop reste un choix technique, robuste, parfois imposé par l’existant. On le retrouve très présent dans les secteurs de l’automobile (63,3 % des nouveaux sites) et de l’industrie (66,1 %)
Pourquoi c’est utile de le savoir ?
Pour un e-commerçant, le CMS détermine une grande partie le champ d’action. WooCommerce et Prestashop permettent plus d’optimisations techniques que Shopify, mais nécessitent parfois des arbitrages plus lourds (choix d’hébergement, maintenance, sécurité, gestion des mises à jour…).
Des régions motrices et d’autres en rattrapage
L’Île-de-France reste en tête avec 24 395 boutiques actives, suivie de près par l’Auvergne-Rhône-Alpes (13 009), l’Occitanie (9 803), la région PACA (9 527) et la Nouvelle-Aquitaine (8 847). Ces régions concentrent une part importante du trafic et des budgets.
Certaines zones, comme le Grand-Est ou l’Auvergne démontre aussi un certain dynamisme sur les créations récentes. Ce sont des terrains fertiles pour proposer :
- Des stratégies SEO locales couplées à Google Business Profile
- Des campagnes Google Ads régionales avec un CPC souvent plus bas qu’en zone urbaine dense
Biens de consommation, santé, services pros : les secteurs les plus actifs
Le secteur des biens de consommation concentre à lui seul 38 631 boutiques actives et a généré 3 625 créations nouvelles boutiques en avril. Suivent les services professionnels (14 663 existants, 734 nouveaux), l’alimentation (11 987 existants, 715 nouveaux) et l’artisanat (10 631 existants, 781 nouveaux).
À noter :
- Dans le secteur santé, Shopify domine sur les nouvelles créations, signe d’une tendance à l’industrialisation des marques bien-être.
- Les arts & artisanat restent très attachés WooCommerce, avec une forte présence en région. Idéal pour travailler le contenu longue traîne et la différenciation produit.
Quelques données complémentaires
- Peu tourné vers le digital historiquement, le secteur automobile a vu apparaitre 274 nouvelles boutiques en avril.
- L’immobilier, souvent cantonné aux portails immobiliers, commence à créer des boutiques directes : 23 nouvelles créations, souvent sur WooCommerce.
- Dans les services financiers, les parts CMS restent très axés WooCommerce (41,7 %), mais Shopify progresse vite (20,8 % sur les créations récentes).
Ce que ça change pour un consultant e-commerce
Le marché devient plus granulaire. On ne peut plus aborder un site e-commerce « comme un autre ». Il faut adapter :
- La structure SEO au CMS utilisé
- Les messages à la maturité digitale du secteur ou de la région
- La stratégie d’acquisition en fonction des usages : D2C, marketplace, catalogue, tunnel one-page…
En clair : le terrain est vaste, mais les sentiers balisés n’existent plus.