Google s’apprête à franchir un cap historique : l’arrivée d’Android sur PC dès 2026. Le géant de Mountain View et Qualcomm en parlent déjà comme d’une avancée « incroyable », capable de bousculer Windows et macOS. Cette nouvelle version d’Android, parfaitement adaptée aux grands écrans et aux usages hybrides, pourrait transformer le rapport entre smartphones, tablettes et ordinateurs portables.

Ce qu'il faut retenir :

  • Google sortira une version officielle d’Android pour PC dès 2026, conçue avec Qualcomm.
  • L’objectif est clair : concurrencer Windows et macOS avec un écosystème mobile déployé sur l’ordinateur.
  • L’OS misera sur une intégration poussée avec l’IA et les services Google (Gmail, Drive, YouTube, Search, etc.).
  • Les premiers PC équipés devraient émerger dans le haut de gamme, avant de viser un marché plus large.

Un Android conçu pour dépasser le mobile

Depuis des années, Android est omniprésent sur nos smartphones, mais il n’a jamais réellement percé dans l’univers des ordinateurs. Des initiatives comme ChromeOS ou des projets tiers (BlueStacks, projets open source pour installer Android sur PC) ont tenté d’occuper l’espace, sans proposition vraiment standardisée ni promesse de fluidité.

Avec cette version officielle d’Android pour PC, Google veut mettre fin à l’expérimentation. L’OS sera pensé nativement pour les grands écrans, avec un multitâche efficace, une optimisation de clavier et souris, ainsi qu’une interface adaptée aux usages professionnels et créatifs.

« C’est une autre façon de tirer parti de tout le travail formidable que nous accomplissons ensemble sur notre pile IA, notre pile complète, en intégrant les modèles Gemini, l’assistant, toutes nos applications et notre communauté de développeurs dans le domaine des PC. Et je pense que c’est une autre façon dont Android va pouvoir servir tout le monde dans toutes les catégories informatiques. »

Rick Osterloh, vice-président senior en charge des appareils et services chez Google

Qualcomm en première ligne

Ce partenariat avec Qualcomm est stratégique. La firme américaine fournit déjà la majorité des puces mobiles Android et voit dans le PC Android une opportunité de redéfinir le marché. Christophe Cuvillier, président de Qualcomm, parle d’un projet « incroyablement ambitieux » permettant de tirer pleinement parti des Snapdragon de nouvelle génération, notamment grâce à leurs capacités en intelligence artificielle.

Ces futurs PC devraient embarquer des processeurs ARM optimisés, promettant non seulement une consommation énergétique maîtrisée mais aussi une gestion de l’IA embarquée, avec traduction, reconnaissance vocale et traitement local de données sans nuage.

Une offensive directe contre Windows et Apple

Microsoft avait déjà amorcé un virage similaire avec Windows sur ARM et son intégration progressive d’outils IA dans Windows 11. Apple a, de son côté, bouleversé le secteur avec ses puces Apple Silicon, rapides et économes en énergie.

Google ne veut plus rester spectateur. En apportant Android sur PC, l’entreprise mise sur un atout : un catalogue immense d’applications déjà optimisées pour ARM et une continuité parfaite avec l’écosystème Android mobile. Un utilisateur pourra ainsi passer de son smartphone à son PC Android avec la même interface, les mêmes applications et ses données synchronisées automatiquement.

« L’opportunité qui s’offre à nous consiste à accélérer tous les progrès que nous réalisons en matière d’IA sur Android et à les transposer le plus rapidement possible aux ordinateurs portables, tout en veillant à ce que ces derniers et le reste de l’écosystème Android fonctionnent de manière transparente ensemble. ».

Sameer Samat, président de l’écosystème Android chez Google

Des PC Android dès 2026 : pour qui et pour quoi faire ?

Les premiers ordinateurs équipés d’Android devraient cibler un public hybride, à mi-chemin entre le grand public et les créateurs. L’éducation, le télétravail et la consommation multimédia devraient figurer au cœur de la stratégie. Les applications bureautiques (Docs, Sheets), le divertissement (YouTube, Stadia ou ses successeurs), mais aussi la productivité (Drive, Meet) bénéficieront d’un contexte beaucoup plus naturel sur PC.

La grande inconnue reste la réaction des partenaires constructeurs. Acer, Lenovo, ASUS ou encore Samsung pourraient se lancer, mais il faudra convaincre un marché largement dominé par Windows. L’écosystème applicatif Android, déjà massif, jouera ici un rôle décisif.