Difficile pour un moteur de recherche de faire l'impasse sur l'intelligence artificielle en 2025. Si les différents acteurs du marché se ruent les uns après les autres sur cette technologie souvent pointée du doigt pour son caractère énergivore, Ecosia a décidé de prendre un autre chemin. L'entreprise allemande a annoncé le déploiement de nouvelles fonctionnalités basées sur l'IA, avec une promesse forte : offrir une technologie de pointe sans compromettre ses engagements écologiques ni les données personnelles des utilisateurs.
Ce qu'il faut retenir :
- Deux nouveautés majeures : Ecosia intègre ses propres « AI Overviews » (résumés en haut de page) et son mode « AI Search » conversationnel.
- Une IA sobre : Le moteur utilise des modèles compacts et 100% d'énergies renouvelables, mettant de côté les fonctionnalités trop gourmandes comme la génération vidéo.
- Souveraineté européenne : Ces outils s'appuient en partie sur un index de recherche européen développé avec Qwant, garantissant le respect strict du RGPD.
Des réponses instantanées, mais optionnelles
Pour moderniser son interface, Ecosia lance deux outils distincts. Le premier, Ecosia AI Overviews, reprend un concept popularisé par Google : un encadré situé en haut des résultats de recherche qui synthétise la réponse à votre requête. Ce résumé est accompagné de liens sources pour vous permettre de vérifier l'information. Ecosia insiste sur le choix laissé à l'utilisateur : si vous préférez une liste de liens classique, cette fonctionnalité se désactive en un clic.

Le second outil, baptisé AI Search, est un chatbot interactif accessible via un bouton dédié. Il permet d'engager une véritable conversation pour des demandes plus complexes, comme l'organisation d'un voyage ou la recherche de recettes végétariennes. Le chatbot est capable de fournir des conseils écoresponsables basés sur des recherches scientifiques récentes.

La sobriété énergétique comme boussole
C'est sur le terrain écologique qu'Ecosia marque sa différence. L'IA est notoirement gourmande en énergie, mais l'entreprise à but non lucratif affirme générer plus d'énergie renouvelable (solaire et éolien) que ses fonctionnalités n'en consomment. Elle a d'ailleurs investi 18 millions d'euros dans des projets d'énergie verte.
Techniquement, Ecosia a fait le choix de la raison : elle utilise des modèles de langage « plus petits et plus efficaces » et s'interdit les fonctionnalités les plus énergivores, comme la génération de vidéos par IA. Pour prouver sa bonne foi, l'entreprise utilise des outils de mesure tiers comme Ecologits et AI Energy Score pour monitorer l'impact carbone de chaque requête.
Des données qui restent en Europe
L'autre pilier de cette mise à jour est la protection de la vie privée. Contrairement aux géants de la Big Tech, Ecosia ne construit pas de profil utilisateur complet car elle ne possède ni service de messagerie, ni cartes, ni système de paiement.
Surtout, ces nouvelles fonctionnalités s'appuient sur l'European Search Perspective (EUSP), un index de recherche développé conjointement avec le moteur français Qwant. En maîtrisant sa propre infrastructure hébergée en Europe, Ecosia s'affranchit de la dépendance totale aux index américains (comme Bing) et garantit une conformité stricte avec le RGPD. L'objectif est clair : utiliser l'IA pour planter des arbres, pas pour récolter vos données.







