L'annuaire Dmoz, ou ODP ou Open Directory a, depuis sa création, été l'un des sites fer de lance du monde de l'Open Source ou plutôt de l'Open Content, pour ce qui le concerne. L'outil appartient aujourd'hui à AOL via Netscape. Dernièrement, un serveur de l'Open Directory a subi un crash disque qui a rendu impossible toute soumission de site et tout accès aux données pour les éditeurs bénévoles. Il a fallu plus de six semaines pour que le problème soit en partie réglé. L'édition est aujourd'hui de nouveau possible par les bénévoles qui mettent à jour l'outil mais il est toujours impossible d'effectuer des soumissions, de postuler comme éditeur. De nombreuses autres fonctions sont encore inaccessibles. D'où une opinion qui se répand chaque jour un peu plus de la fin de cet annuaire collaboratif et une grosse colère de la part de Rich Skrenta, son fondateur, devant la passivité d'AOL... Hutcheson, meta éditeur de l'annuaire a également réagi sur le forum WebMasterWorld...

Un méta éditeur de l'outil me disait également cette semaine, ceci au sujet du problème technique qui a pénalisé l'annuaire en cette fin d'année : "Le 20 octobre, les serveurs se sont arrêtés, suite à un crash de disque. Les serveurs étaient en voie de remplacement, le matériel était disponible, mais la procédure de sauvegarde automatique avait été passée en mode manuel il y a plus d'un an, dans le plus grand secret et sans que personne du staff technique de l'ODP soit au courant. Ajoutez à celà une procédure ratée de récupération de données avec écrasement de données récentes, vous aurez tous les ingrédients réunis pour un scénario catastrophe. Il a fallu 2 mois de travail acharné d'une équipe technique pour que l'essentiel des données faisant la richesse du répertoire soient récupérées de diverses sources. Cette panne a montré de manière brutale que l'ODP n'avait pas la place qu'il méritait dans le groupe AOL. En n'allouant pas les ressources matérielles et humaines pour faire avancer le projet et mettre en oeuvre les suggestions faites par les éditeurs ces dernières années, AOL se retrouve avec un produit aujourd'hui obsolète qui n'est plus le leader du monde collaboratif qu'il a été par le passé..."

Alors, est-ce la fin de Dmoz ? Bien sûr, l'outil ne rapporte qu'un trafic direct faible et n'est que peu utilisé pour rechercher de l'information. Mais il a fait les belles heures du Web et il est utilisé par de très nombreux portails dont Google. A mon humble avis, il mériterait un meilleur sort, en grande partie parce que je pense fermement que les annuaires, certes moins prisés aujourd'hui, n'ont pas dit leur dernier mot et la part d'intervention humaine dans le processus de recherche d'information sur le Web reprendra, tôt ou tard, une importance capitale... Un jour ou l'autre, on a toujours besoin d'intelligence et, jusqu'à preuve du contraire, celle de l'homme (et de la femme bien sûr) est supérieure à celle de la machine... Il semblerait d'ailleurs qu'AOL se "secoue les puces" au sujet de son outil de recherche, car son rédacteur en chef, Bob Keating, vient de lancer un grand "remue-méninges" interne pour récolter les idées des éditeurs sur ce que pourrait être le Dmoz du futur. Ces idées seront ensuite examinées dans le groupe de travail auquel il participe au sein d'AOL et de nouveaux développements seront lancés en début d'année prochaine (2007), si tout marche comme prévu. Un nouveau Dmoz serait-il en route ?

Dans ce cadre, il serait intéressant que vous, lecteurs de ce blog, réagissiez pour nous dire comment vous voyez l'avenir de cet outil. Si vous avez des idées sur ce que pourrait être l'ODP de demain, n'hésitez pas à le faire savoir, c'est le moment de faire entendre votre voix (de façon constructive, bien sûr...) ! Pour ma part, je le vois s'enrichir de fonctionnalités "2.0" avec la possibilité pour tout internaute d'ajouter ou modifier des infos (sites web, descriptif, notes, commentaires, tags, etc.) sur l'annuaire. Un outil réellement collaboratif qui fasse évoluer rapidement cet outil de recherche pour qu'il gagne à nouveau la place qui était la sienne il y a peu encore... Et qu'il mérite !