Le 12 mars dernier, Google a lancé (et confirmé) une mise à jour majeure du cœur de son algorithme, qui a reçu (avec plus ou moins de bonheur) le nom de Florida 2 par la communauté. Quels sont les premiers retours et les éventuelles conclusions qu'on a pu collecter à son sujet, une semaine après ? Et quelles sont, finalement, les leçons à tirer de ces grands updates ?

Google a dernièrement confirmé avoir mis en place une mise à jour majeure du cœur de son algorithme, aux alentours du 12 mars 2019. Cet update, appelé "March 2019 Core Update" en interne au sein du moteur de recherche, a été également baptisée "Florida 2" par certains webmasters, en référence à Florida, une première mise à jour survenue en décembre 2003, à l'époque où ces phénomènes étaient encore appelés "Google Dance" :). Mais, dans les faits, les deux mises à jour n'ont rien à voir l'une avec l'autre (comme Danny Sullivan l'a confirmé).

Florida 2 ou... Justine ? 🙂

Il s'en est suivi un "mini débat", voire une "micro polémique" sur la justesse des noms donnés à ces mises à jour. En effet, "Medic", le 1er août dernier, n'a pas touché que des sites ayant trait à la santé, "Florida" et "Florida 2" n'ont qu'un rapport très lointain avec l'état des Etats-Unis, etc. Peu importe finalement… Et si on donnait à ces updates le nom du saint du jour correspondant à sa date de lancement ? Pour le 12 mars dernier, ce serait "Justine". C'est mignon, Justine… 🙂 Bref…

Pour revenir à des considérations plus intéressantes, cette mise à jour semble comparable à Medic, l'update du 1er août 2018. Et, comme d'habitude, Google n'a donné aucune indication sur le contenu de cette action ou sur les critères ou types de sites impactés. La seule indication qu'il a fourni étant que ce n'était pas, et de loin, la plus grosse mise à jour faite sur le cœur de l'algorithme depuis quelques temps.

De notre côté, aucun de nos sites ou des sites que nous suivons n'a été touché par cet update (tout comme pour Medic d'ailleurs). On note même une hausse légère du trafic et des positionnements sur certains.

Des hypothèses diverses, aucune ligne directrice identifiée

De nombreuses hypothèses ont en tout cas très vite fleuri à son sujet sur le Web et dans le monde du SEO. Et on lit à peu près tout et son contraire (il faut bien le dire, comme de plus en plus souvent lors des gros updates Google) : un nouveau Panda (ou Penguin), les sites ayant pris des coups avec Medic se seraient plus ou moins redressés avec "Florida 2-Justine". La notion de "retour en arrière" par rapport à Medic ressort souvent. Mais son contraire également parfois : certains sites se sont enfoncés une nouvelle fois, d'autres ont encore gagné. Bref, c'est la bouteille à l'encre…

En fait, à l'heure actuelle, il semble impossible de faire ressortir une ligne directrice des conséquences de cette mise à jour. Personne ne sait ce qu'il y a dans Florida 2, et il y a fort à parier que personne ne le saura jamais (à part l'équipe d'ingénieurs qui a travaillé dessus, bien sûr). Et qui est capable de dire, depuis bientôt deux ans, de quoi sont faites les mises à jour de l'algorithme de Google ? On est désormais très loin de Panda (et encore, définir la notion de "contenu de faible qualité" était loin d'être une sinécure, mais enfin, on savait au moins que cela touchait le contenu) ou de Penguin (un petit peu pareil pour les backlinks). Il est devenu quasi impossible d'analyser ces updates afin de définir des recommandations claires applicables par TOUS les sites impactés négativement.

Morale de l'histoire ? L'internaute est-il plus important que les moteurs de recherche ?

Ma vision personnelle est que les sites web, aujourd'hui, sont d'autant plus sensibles à ces "core updates" qu'ils sont suroptimisés pour le SEO. Le plus souvent, un travail sérieux, professionnel, sans suroptimisation, rend le site web à peu près étanche à ces soubresaults. Et souvent (mais pas tout le temps, car il peut y avoir des dommages collatéraux), les sites très (trop) optimisés, prennent des coups en termes de trafic et/ou de positions. Et plus la suroptimisation est forte, plus l'impact est fort. Mais n'est-ce pas là le but des updates ? Non pas favoriser outre mesure les sites de qualité, mais également (et surtout) dégager ceux qui ne sont pas réellement légitimes, en termes de contenus ou de suroptimisations ? J'ai vraiment l'impression que, depuis des années, les grosses mises à jour tendent avant tout à dégager les spammeurs, plus qu'à améliorer la qualité intrinsèque des résultats (même si, bien sûr, un concept rejoint l'autre).

J'ai observé et analysé plusieurs sites touchés par Medic l'année dernière. Et, à chaque fois, il s'agissait de sites web visant clairement Google plus que l'internaute. Et les causes étaient souvent diverses : trop de publicités, contenu spinné, pages de faible qualité, netlinking outrancier, etc. L'année dernière déjà, il était impossible de faire ressortir une cause spécifique et unique. Mais le motif général était toujours le même : l'internaute (humain) n'était pas la priorité du site impacté. N'est-ce pas là la principale leçon à en retenir ?

De plus, il y a fort à parier qu'avec l'ajout d'intelligence artificielle et de machine learning (apprentissage automatique) dans les algorithmes des moteurs (Bing disait par exemple dernièrement que 90% son algorithme était basé sur le machine learning), le reverse engineering devient quasiment impossible en SEO.

Bref, en conclusion, faisons le meilleur travail possible, visons l'internaute avant le moteur, et tentons d'être le meilleur sur le Web pour répondre aux intentions de recherche de nos visiteurs. Et les "core updates" de Google et consorts devraient nous poser moins de gros problèmes existentiels à l'avenir… On en prend le pari ?

Le tweet de Google annonçant la mise à jour du cœur de l'algorithme du 12 mars dernier... Source : Google