Google est au centre d'une affaire d'abus de position dominante en Grande-Bretagne, accusé par le comparateur de prix Foundem d'avoir dégradé volontairement ses classements sur le moteur au profit des propres outils de la firme de Mountain View. Le juge a donné un ultimatum au moteur pour dévoiler certains secrets de son algorithme. Google, bien évidemment, refuse catégoriquement. Qui va gagner ?...

Connaissez-vous la société Foundem ? Elle était déjà au coeur d'une plainte contre Google en 2011 pour abus de position dominante et avait par la suite attaqué le moteur de recherche leader car son référencement avait été, selon elle, artificiellement dégradé par Google depuis 2006 au profit des propres outils de comparateur de shopping de la firme de Moutain View (alors que les classements du site Foundem n'avaient pas été impactés sur les autres moteurs de recherche).

Depuis toutes ces années, le procès suit son cours et a connu dernièrement un rebondissement : en effet Google a reçu un ultimatum des tribunaux britanniques lui demandant soit de retirer certaines preuves pour sa défense, soit de divulguer des détails de son algorithme de recherche. Dans ce cas, non seulement Google devra révéler certains points stratégiques de son algorithme, mais il devra également les remettre à un consultant indépendant en référencement (en l'occurrence le consultant Philipp Kloeckner) si l'on en croit le New York Times et The Register.

Le moteur se retrouve donc entre le marteau et l'enclume : il ne veut pas divulguer ses secrets de fabrication, et il a encore moins envie de les faire examiner par un tiers. Rappel des faits : dans le cadre du procès, Google avait fourni des documents confidentiels à la Haute Cour britannique, documents déposés comme pièces à conviction par les ingénieurs de Google Cody Kwok et Michael Pohl. Ces dossiers visaient à "expliquer le fonctionnement et les objectifs des algorithmes de classement de Google, et comment ils ont été appliqués aux sites de comparaison d'achats en général et à Foundem en particulier".

Foundem, de son côté, a trouvé les documents fournis par Google trop techniques pour la cour de justice et a demandé à ce qu'un consultant spécialisé (le sus-nommé Philipp Kloeckner) les examine. Google a catégoriquement refusé : "L'intégrité des processus de classement de Google repose sur le fait que tous les webmasters ou propriétaires de sites web ont le même degré d'accès aux informations sur le classement du moteur… Ce ne sera plus le cas si des informations de ce type sont mises à la disposition de certaines personnes offrant des services commerciaux pour aider les entreprises à améliorer leur classement dans ces moteurs de recherche".

Foundem a sauté sur l'occasion pour suggérer à Google de retirer les documents en question. Mais le moteur soutient que les documents sont essentiels pour prouver sa défense. Bref, on tourne en rond et la situation est bloquée.

Le juge a alors donné à Google un "délai raisonnable" pour prendre une décision : soit il retire ses documents, soit il les donne à analyser au consultant. Bien sûr, il est probable qu'une troisième solution soit prochainement proposée sous la forme d'un arrangement à l'amiable et donc financier à coups de millions de dollars. On peut imaginer que cela débloquera automatiquement la situation. On parie ?

Bon, sinon, moi, je veux bien les regarder, vos documents, hein, si ça peut aider… 😉

Page d'accueil du site Foundem. Source : Foundem