Le Département de Justice américain ainsi que 11 états fédéraux ont mis en place une procédure de plainte contre les procédés antitrust de Google face à la concurrence, notamment en termes de recherche d'information sur le Web, l'accusant de procédés illégaux. L'aspect politique de cette action est manifeste à deux semaines des élections américaines, mais ne cache pas non plus le problème prégnant de la position dominante de Google sur ce marché...

Le Department of Justice (DoJ) a entamé les démarches pour mettre en place une procédure antitrust contre Google concernant la façon dont la firme de Moiutain View traite ses concurrents en termes de recherche d'information et de publicité aux Etats-Unis. Le procureur général américain William P. Barr a ainsi déposé une plainte devant le tribunal fédéral de Washington, suivi par onze états fédéraux américains. Dans cette plainte, on trouve notamment des allégations contre l'accord d'exclusivité entre Google et Apple, le monopole d'Android, etc.

Le ministère américain appelle à des changements "structurels" chez Google, ce qui pourrait être l'annonce d'un éventuel démantèlement, projet dont on entend parler depuis de nombreuses années.

La firme de Mountain View n'a pas tardé à réagir au travers d'un billet d blog officiel, estimant cette plainte était sans fondement et "profondément viciée", tentant de démonter point par point les différentes attaques, expliquant qu'il n'est pas le seul à payer pour être présent sur les iPhones et que , sur Windows, Bing est également le moteur de recherche par défaut et Edge le navigateur de base.

Derrière cette procédure, certains voient également l'ombre de Donald Trump qui avait accusé certains grands noms du Web de censurer les opinions conservatrices que lui-même et ses proches tissaient sur la Toile. Il faut noter que d'autres enquêtes ou procès sont en cours contre Google un peu partout dans le monde et notamment en Europe et en Australie (Donald Trump n'est donc pas le seul "fautif", même si les procureurs généraux des 11 États qui se sont joints aux poursuites sont tous républicains et que le procureur William P. Barr est très proche de l'actuel président), mais également contre Facebook, Apple ou Amazon dans le même domaine anti-concurrentiel. Ceci dit, on peut parier que les résultats de la prochaine élection présidentielle influera certainement sur la suite de cette affaire.

On ne peut nier par ailleurs que la position dominante de Google partout dans le monde au niveau du search pose problème, et que certains abus évidents sont venus ternir l'image de l'entreprise dans ce domaine depuis plusieurs années. Il fallait que le problème soit mis un jour sur la table... Espérons juste que les débats ne seront pas gangrénés par les opinions et ambitions politiques des uns et des autres et restera serein.

L'annonce de la plainte du DOJ contre Google. Source de l'image : US DOJ