Quand Emmanuel Macron visite l'archipel des Marquises et reçoit le patronyme de «Te Hakaiki Taha’oa », Google Translate en donne une traduction plutôt fantaisiste qui sent bon (sic) la manipulation...

Il y a quelques jours, Emmanuel Macron a fait un voyage en Polynésie française et a, à cette occasion, visité les îles Marquises. Lors de son passage dans la principale ville de l'archipel, Hiva Oa, la maire Joëlle Frébault a nommé le chef de l'état «Te Hakaiki Taha’oa », ce qui peut se traduire par « grand chef qui marche et qui va loin ». Jusque là, rien de spécial…

Mais quand on utilise Google Translate pour tenter de décoder cette phrase en marquisien, si on demande à l'outil de détecter la langue, c'est le maori qui est pris en compte avec comme traduction : « l'effet secondaire » :

Traduction automatique de la phrase « Te Hakaiki Taha’oa » en français par Google Translate. Source : Google

  

L'outil de traduction automatique de la firme de Mountain View serait-il antivax ? En fait, le site Libération nous en dit un peu plus en termes de linguistique : "Bien qu’appartenant aussi à la famille des langues polynésiennes, le maori (parlé par le peuple autochtone éponyme de Nouvelle-Zélande) est très différent du marquisien. Les mots marquisiens «hakaiki» et «oa» n’existent pas en maori. Seul le second terme, «taha» (marche) existe, mais signifie dans cette langue «à côté», dans le sens que possède le mot anglais «side» dans l’expression «side effect» (effet secondaire)."

En fait, l'explication vient certainement du mode d'apprentissage automatique de l'algorithme de traduction, qui est basé sur l'analyse de très nombreux textes traduits disponibles en ligne. Et parfois, pour des requêtes complexes ou inhabituelles, le système ne fonctionne pas, notamment pour des langues moins répandues sur le Web, comme la maori. On se souvient d'ailleurs que cette langue était déjà à l'origine d'un bug en 2018 : Google Traduction lançait des prophéties bibliques lorsqu'on tapait 19 fois le mot "dog" et qu'on demandait une traduction du maori vers le français ! Dans ce cas, c'était la Bible qui avait été prise comme modèle de référence de l'algorithme, ce qui donnait des résultats plus que cocasses…

Mais il est également possible que cette traduction fantaisiste soit l'œuvre de petits plaisantins ayant mis en place, au travers de l'outil de suggestion de traduction, une fausse phrase-résultat, de façon intentionnelle, comme on faisait des Google bombings à l'époque. Cette même manipulation, maintes fois répétée, peut éventuellement créer ce type de « déraillement »… Toujours est-il que cette traduction étonnante fonctionnait toujours au moment où ces lignes étaient écrites…