Annoncé il y a quelques semaines, voici Yep, le moteur de recherche d'Ahrefs, directement concurrent de Google, Bing et depuis peu, Brave. Et il semble plutôt bien né, en attendant de voir comment il évolue...

Ahrefs l'avait annoncé début avril : il allait bientôt dévoiler un nouveau moteur de recherche, sur lequel il bossait depuis 2019. Et bien, c'est dormais chose faite puisque le dit moteur, nommé Yep, vient de voir le jour (à une date qui n'est pas neutre, puisque des rumeurs d'un nouveau moteur de recherche créé par Apple courent également depuis quelques jours) !

Il se présente sous la forme de la classique page d'accueil sobre sur fond blanc, avec uniquement un formulaire de recherche, plus quelques liens pour en savoir plus sur le moteur et 2 choix : « All » pour tous les résultats et « News » pour l'actualité :

Page d'accueil de Yep, le moteur de recherche d'Ahrefs. Source : Abondance

La SERP est simple, épurée, sans résultats (encore) de type PAA, Onebox, Knowledge graph ou autre (mis à part parfois des indications dans la sidebar de droite) mais certains résultats ont des liens de sites (sitelinks). On n'a plus trop l'habitude de voir des SERP aussi simples, il faut bien le dire. Mais, au vu des premières requêtes que nous avons testées, la pertinence semble assez bonne, même en français (même si l'interface n'est pas encore disponible dans la langue de Molière), et même si le moteur doit certainement se roder un peu avant de donner sa pleine puissance, comme on peut le voir sur la copie d'écran ci-dessous. En revanche, il nous a semblé assez lent.

Page de résultats de Yep, le moteur de recherche d'Ahrefs. Source : Abondance

Yep utilise les données collectées par son robot AhrefsBot (qui crawle le Web depuis 2010) pour construire son propre index web et le moteur de recherche. Dans un avenir proche, l'outil va passer à un autre robot nommé YepBot. L'index de recherche de Yep est mis à jour toutes les 15 à 30 minutes. Chaque jour, la société ajoute 30 millions de pages web et en supprime 20 millions. Son centre de données de Singapour est alimenté par environ 1 000 serveurs qui stockent et traitent 100 pétaoctets de données Web (pages Web, liens et index). Chaque serveur utilise au moins 2 connexions de 100 Go. Avant la fin de l'année, Ahrefs prévoit d'ouvrir un centre de données basé aux États-Unis.

Au niveau de la collecte des données personnelles, Yep est dans l'air du temps selon Dmytro Gerasymenko, son CEO, avec un respect de ce type de data : « nous enregistrons certaines données sur les recherches, mais jamais de manière à pouvoir identifier les personnes. Par exemple, nous suivons le nombre de fois où un mot est recherché et la position du lien qui obtient le plus de clics. Mais nous ne créerons pas votre profil à des fins de publicité ciblée. »

De plus, la nouveauté au niveau de Yep est qu'il désire utiliser un modèle économique de partage des bénéfices à 90/10, selon lequel 90 % des bénéfices publicitaires seront versés directement aux créateurs de contenus. Mais sans dire encore comment cela va se mettre en place. Wait and see donc à ce niveau...

Yep se présente donc comme une alternative à Google ou Bing, utilisant sa propre technologie de recherche. Dans ce sens, il peut être comparé à Brave beaucoup plus qu'à DuckDuckGo ou autres Ecosia, qui sont plus pour leur part des métamoteurs utilisant principalement la technologie de search de Bing.

Souhaitons-lui donc la bienvenue dans le petit monde des moteurs de recherche et bonne chance dans un domaine où désormais, les habitudes sont souvent bien ancrées chez les utilisateurs. Mais l'alternative est toujours une bonne chose…