Une semaine après le lancement officiel de la mise à jour « Helpful Update » et donc à mi-chemin avant la fin de sa mise en place, les effets attendus semblent proches de zéro. Très loin en tout cas des effets de Panda ou Penguin il y a 10 ans de cela. Est-il encore trop tôt pour tirer des premières conclusions ou Google s'est-il lancé avant tout dans une action de communication de FUD (Fear, uncertainty and doubt) comme il en a l'habitude ?

Le 19 août dernier, Google annonçait la mise à jour « Helpful content », visant à pénaliser les sites proposant des contenus de faible qualité. Suite à cette annonce, l'update a été lancé le jeudi 25 août, soit il y a exactement une semaine. La mise en place et la propagation de cet algorithme étaient prévues pour une durée de deux semaines, et nous sommes donc à la moitié du gué.

Rappelons que cette mise à jour ne concerne que les contenus en langue anglaise (les autres langues seront prises en compte plus tard). Mais cette annonce avait rempli d'espoir les éditeurs de sites, webmasters et SEO qui mettent avant tout la qualité du contenu - et la qualité au sens large - comme critère numéro 1 dans leur travail, en espérant voir dégager des SERP les actions plus ou moins « bouillie » issues de pratiques black hat, automatisées ou pas.

À la moitié du chemin, un impact quasi nul, hélas...

Qu'en est-il donc une semaine après le lancement ? Malheureusement, beaucoup d'observateurs cherchent depuis plusieurs jours des exemples de sites web de faible qualité impactés par ce nouvel algorithme, mais il semblerait que cela soit très difficile, voire impossible à trouver. Rien de comparable en tout cas avec la vague qu'avaient été Panda (le filtre le plus proche de l'actuel update en termes d'objectifs) en 2011 - et notamment dans le monde anglophone - ou Penguin en 2012, pour sa part très virulent en Europe et en France notamment.

À ce sujet, Danny Sullivan, qui s'occupe notamment des relations presse avec le monde du SEO chez Google, a répondu sur Twitter : « La mise à jour n'est pas terminée. Elle fait également partie d'un effort continu, comme nous l'avons expliqué. Nous continuerons à affiner son fonctionnement. Les orientations que nous avons données sont celles que les référenceurs et les créateurs de sites devraient prendre en compte (…) Je comprends aussi que lorsque nous annonçons une mise à jour, il y a les mèmes, les gifs, les blagues et les réactions "Le ciel nous tombe sur la tête" qui peuvent même me faire rire. Mais les mises à jour ne sont pas nécessairement synonymes de grands changements. Si vous avez un bon contenu, vous n'avez généralement pas de problèmes… » Une réaction à laquelle s'ajoute celle de John Mueller : « Je lui donnerais un peu plus de temps » en parlant bien sûr du nouvel algorithme.

Google va-t-il se décrédibiliser encore sur un coup de FUD ?

Bref, en d'autres termes, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions hâtives, ce qui peut paraître effectivement pertinent comme approche. La réponse de Danny Sullivan reste cependant assez étrange : « Si vous avez un bon contenu, vous n'avez généralement pas de problèmes » Encore heureux… 🙂 Car ce n'est pas le contenu de bonne qualité qui est la cible de cet update, logiquement, mais bien son contraire.

Mais si le contenu de faible qualité n'est pas pénalisé, la mise à jour restera un coup d'épée dans l'eau. Pire encore : cela donnera raison à ceux qui estimaient - avec justesse ? - que cette annonce n'était qu'un coup de FUD (Fear, uncertainty and doubt), comme cela a été le cas très souvent dans la communication Google au fil du temps, visant à effrayer les webmasters mais sans réelle action derrière. Dans ce cas là, il y aurait deux perdants : Google et les internautes. Et un gagnant : les spammeurs !

On se souvient que le « Mobilegueddon » annoncé par Google en 2015 avait lui aussi accouché d'une souris et le moteur de recherche s'était à cette époque décrédibilisé par rapport aux internautes. Google a-t-il retenu la leçon du passé, 7 ans plus tard ? On l'espère en tout cas, et on attendra encore une ou deux semaines pour voir les vrais effets de la « Helpful Content Update »…

 

Le tweet de Danny Sullivan donnant quelques indications sur le Helpful Content Update. Source : Twitter