Sur Search Engine Land, Amanda King nous dévoile comment le score de gain d’information, mentionné dans un brevet déposé par Google, pourrait donner la priorité aux contenus originaux, de haute qualité et conçus pour les internautes, comme le définit le moteur à travers son concept E-E-A-T.

De quoi parle-t-on ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, Amanda King nous livre son point de vue sur le score de gain d’information et sur ses possibles implications. Décrit dans un brevet délivré et publié en juin 2023, le score de gain d’information (information gain score) est une mesure permettant de représenter la singularité d’un contenu par rapport au reste d’un corpus.

Dans cet article publié sur Search Engine Land, elle note que la plupart des scénarios donnés pour calculer le score de gain d’information se basent sur des requêtes subséquentes ou des visualisations de documents et de résultats de recherche. Pour une analyse technique plus poussée, elle renvoie également à un article rédigé en 2020 par son défunt collaborateur Bill Slawski.

Quel est l’impact de cette mesure sur le positionnement ?

Concrètement, Google est capable de calculer le degré d’unicité d’un contenu par rapport à l’ensemble des contenus sur un sujet donné. Cette métrique permet également de promouvoir ou de rétrograder un contenu en fonction de la façon dont il se différencie ou se rapproche des autres contenus.

Par ailleurs, le score de gain d’information laisse entrevoir un nouvel élément d’algorithme qui cible le contenu généré par l’IA et les nouvelles fermes de contenus. Par conséquent, un contenu peut être rétrogradé s’il manque d’unicité, même s’il repose sur d’autres mots, arrangés de façon différente. Selon Amanda King, la « méthode Skyscraper » utilisée en netlinking, qui consiste globalement à faire mieux que les meilleurs en s’inspirant de leur contenu afin de récupérer leurs backlinks, est également visée.

En somme, le score de gain d’information et le système de contenu utile (helpful content system) favorisent l’innovation dans un environnement qui pullule déjà de « contenus parfaitement optimisés ».

Est-il possible d’utiliser le gain d’information pour améliorer sa visibilité ?

Amanda King fait remarquer que si un expert pouvait écrire un contenu sans exigence de référencement, le résultat fourni pourrait être s’avérer particulièrement innovant et approprié. Mais il s’agit d’un scénario idéal que la plupart des gestionnaires de sites ne peuvent se permettre de suivre. En attendant, elle décrit un processus en deux étapes pour tirer parti de cette métrique.

1-    Partir à la pêche aux informations

L’autrice de l’article propose de revenir aux bases : la recherche des informations qui seront utilisées pour créer ou mettre à jour un contenu. Elle évoque notamment le fait que la plupart des créateurs de contenus trouvent leurs informations sur le web et notamment dans les SERP dans lesquelles ils cherchent à se positionner, ce qui n’aide pas forcément à sortir du lot.

Pour les entreprises, l'objectif est d’atteindre le niveau de « leadership éclairé », impliquant une prise de position et donc la collecte d'informations pour étayer leur opinion. Pour ce faire, elles peuvent s’appuyer sur diverses données :

  • Les feedbacks et les données des équipes en contact avec la clientèle.
  • Les reviews internes.
  • Les feedbacks et les ventes des équipes de vente.
  • Les données relatives à l’utilisation des produits, si elles peuvent être regroupées et publiées.
  • Expérience des clients.

En somme, autant de ressources que les concurrents ne peuvent pas reproduire facilement et qui se distinguent des contenus uniquement rédigés pour les moteurs de recherche.

1-    Quelles sont les possibilités offertes par son marché ?

Amanda King nous rappelle que Google effectue son classement en fonction de ce qu’il considère comme étant le meilleur contenu, en se basant sur ce à quoi il a accès. En somme, un article très mauvais peut tout à fait se retrouver bien classé, dès lors que c’est le « meilleur du pire » sur son sujet.

Par ailleurs, il s’agit aussi de s’intéresser à la pertinence des thématiques et domaines liés au sujet sur lequel les concurrents ne se positionnent pas. L’autrice propose plusieurs outils afin d’identifier les relations thématiques des concurrents :

Elle cite d’autres outils, utilises pour comprendre les relations sémantiques sur un sujet principal, potentiellement non couvert par les concurrents : MarketMuse, TF-IDF par Ryte, l’outil Keyword clustering de Semrush, sans compte la possibilité de créer son propre outil en utilisant Python. Mais attention, ces outils, aussi pratiques soient-ils, ne sont qu’une représentation approximative du fonctionnement du système de classement de Google.

Enfin, Amanda King rappelle que l’afflux de contenus IA récemment publiés a des répercussions financières sur Google qui doit faire face à des factures d’électricité de plus en plus chères. Le moteur a donc tout intérêt à supprimer le plus de contenu possible, avant son indexation complète.