L’énigme Qwant
Olivier Andrieu était consultant SEO indépendant. Il a créé la société Abondance en 1996 et le site abondance.com en 1998. En 2023, il a décidé de prendre sa « retraite SEO » pour se consacrer à son activité de scénariste de BD à temps plein.
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Bonjour
Perso, c’est la mise en page de Qwant qui m’a rebuté.
Les résultats ne sont pas clairement affichées, il y a des coupures censés séparés des résultats ?? La place en largeur est mal exploité . Les résultats n’ont pas assez de lisibilité .
Aussi, quand vous cliquez pour tapez les mots clefs, la page se réorganise et saute.
Très déplaisant et parfaitement inutile. On commence à taper et la barre de recherche se déplace vers le haut d’un coup.
A quoi cela sert ? Même Bing ne fait pas des trucs comme cela.
Les réponses aux requêtes en elles même sont loin d’être transcendantes
Il semble qu’aujourd’hui la présentation des résultats est un peu plus normale.
Certains disent qu’il ne faut pas ressembler à Google.
Mais Google depuis des années fait tout pour que sa page soit rapidement lisible, efficace et qu’on puisse l’agrandir sans que cela mette le boxon dans la page. Le choix des couleurs , des accentuations etc
Donc Google a bien fait les choses.
Et bien, quand c’est bien, si on n’imite pas , on fera moins bien.
Là il ne s’agit pas de faire de l’originalité inutile, il faut que l’utilisateur s’y retrouve.
Donc même avant les résultats et tout, c’est l’apparence qui fera que des gens restent sur un moteur.
Sinon quelqu’un ici a cité Dassault pour aider la recherche française. Dassault et son Exalead qui est le truc , on ne peut même pas le qualifier de moteur de recherche puisqu’il répond n’importe quoi, donc le truc le plus pourri et cela dure depuis 10 ans sans aucune amélioration ? Et c’est proposé par un des grands groupes industriels français (je n’aime pas les fabricants-vendeurs d’armes).
Personnellement j’utilise Duck duck go qui a l’avantage d’être anonyme
J’ajouterai que QWANT est un outils de censure encore plus élaboré que Google. L’état Français peut demander de désindexer n’importe quel contenu, du coup j’invite tout le monde à ne surtout pas utiliser ce type de service
Je trouve dommage que QWANT ne tente pas d’exploiter le potentiel des extensions de type « .marque » pour proposer une alternative de recherche différente que celle de Bing et Google. En tant qu’utilisateur, je ne trouve rien de nouveau, ni d’attrayant, dans la recherche proposée par Qwant qui ressemble en tout et pour tout à ce que propose Google; de même pour « Qwant Maps »: c’est exactement la même chose. Qwant est déjà une marque reconnue sur laquelle il faut continuer de capitaliser mais avec de l’innovation pure et non de la copie de ce qui existe déjà.
D’un petit village breton (non loin de Landerneau) !!!!.
Je pense que la grosse erreur de Qwant a été de copier le moteur de Google pour essayer de contrer ce dernier au lieu de créer un moteur de recherche révolutionnaire d’avant-garde qui reste à définir. Et pour cela il faut de la volonté et un soutien financier sans faille.
Quid du moteur Voilà d’Orange qui existait avant le moteur de Google, Quid du Minitel qui existait avant le Web. Par manque de volonté de certains responsables et de soutien financier ces outils d’avant-garde à leur époque ont tous fait un flop.
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A ce jour les résultats de Google favorise des entités comme Wikipedia (site financé par Google). Exemple fragrant : certaines données affichées en première position dans son moteur de recherches sont moins pertinentes que celles contenues dans certains sites perso qui se trouvent relégués.
Voici donc Google qui gère un moteur de recherche et des données qui lui sont propres. Il lui est donc facile de modifier à tout moment son moteur de recherche pour favoriser Wikipedia et pour contrer la concurrence. Le danger pour moi est là !
A ma connaissance Qwant ne se trouve pas dans cette situation (Qwant n’étant qu’un simple moteur de recherche).
Merci Olivier pour cet excellent article.
A la lecture de ton idée fixe, je me gausse ini-mitablement.
Merci pour cet article, super intéressant et d’accord sur de nombreux points, notamment de commencer par communiquer sur la région FR.
En tant qu’utilisateur de la variante lite de Qwant je ne mitigerai le besoin de créer une UX différente de google. Je m’explique. Le pb de l’UI principale de Qwant est bien le fait de proposer trop de services en simultané, ce qui crée un bruit ambiant que l’utilisateur ne souhaite pas revivre (la recherche est une étape pas un refuge). Les visiteurs y passent donc pour de la recherche basique avant tout et ne peuvent pas cumuler la charge cognitive d’à la fois lire et comprendre les recherches et d’utiliser les les shoppings, social, etc. Par conséquent, je dirai qu’il faut focaliser sur la recherche « brut » accompagnée par la carto (qui constitue une forte valeur ajoutée) et surtout d’améliorer la qualité des résultats (ce qui au final est le coeur du pb de Qwant).
Après, je ne sais pour vous, mais, sur la durée, je reviens avec plaisir utiliser https://lite.qwant.com/ mais pas sur https://qwant.com/.
Article très intéressant. J’ai mis Qwant en moteur de recherche par défaut dans mon Chrome par « militantisme » et « chauvinisme », je suis de temps en temps obligé de faire une 2ème recherche via Google pour une recherche d’image ou business. Et effectivement parfois, je me demande pourquoi s’entêter avec un autre moteur que Google vu que Google marche si bien pour l’utilisateur…
Arffff, Chrome? Ce navigateur envoie la totalité des recherches faites ailleurs (Lilo, écossa , qwant, DuckDuckGo, Bing…) en parralelle a Google,j’espère que ce n’est pas pour une question d’anonymat que vous utilisez Qwant sur Chrome?
Tout ce qu’il y a dans la barre de navigation de Chrome est envoyé en pareille a Google, si ily en a qui ne le savent pas encore !
EXP : https://www.bing.com/search?q=mes+recherches+sur+bing+sont+envoyées+a+Google&go=Envoyer&qs=n , Google capte tout sur Chrome.
Merci pour votre article qui est très bien documenté et qui explique bien les forces et les limites de Qwant. J’y ajouterai que le besoin d’un acteur alternatif à Google européen n’est pas seulement une question de choix mais aussi de souveraineté numérique dans un monde où la guerre technologique. Je développe ce point dans mon article consacré au sujet.
Et une alliance Qwant / Ecosia?
https://www.etonnante-epoque.fr/qwant-ecosia-lemergence-dun-moteur-de-recherche-alternatif-est-elle-possible/
Qwant pouvait-il avoir une autre stratégie de développement ? Pas sûr ! Un autre comportement ? C’est certain !
Comment une PME, qui s’engage en 2013 sur le marché du search avec 15 ans de retard en R&D sur Google et sans technologie révolutionnaire ou au moins différenciante, peut-elle survivre ?
Le pari a été de se positionner sur la protection des données. Choix sincère de la part d’Éric Léandri ou pur calcul marketing, on ne le saura sans doute jamais. Mais le recrutement d’un Guillaume Champeau puis d’un Tristan Nitot laissent à penser que c’est tout sauf un choix cosmétique. Contrairement à ce que vous semblez dire, la sensibilité grandissante des Français (et plus largement des Européens) sur le sujet, attesté par de nombreux sondages, dont celui mené par l’Ifop pour la Cnil en novembre 2018, est loin d’être négligeable. En tout cas, c’est un choix de différenciation intéressant. Mais nous sommes d’accord qu’il faut que la qualité du search soit au rendez-vous, pour que la sauce prenne.
Problème ! Cette orientation vers le respect de la vie privée à un coût ! Il coupe Qwant, mécaniquement, de rentrées publicitaires plus importantes dues à la construction progressive d’un ciblage plus pertinent des visiteurs. Attention, je regarde ici la situation du côté du publicitaire et de l’entrepreneur, pas de l’utilisateur. Mais il est bon parfois de ce placer de l’autre côté de la barrière.
Il faut donc augmenter, le plus rapidement possible, le nombre d’utilisateurs, que l’on ne peut pas convaincre immédiatement par un nouveau PageRank. Augmenter les revenus pour les réinvestir dans le search… mais aussi dans d’autres activités qui pourrait être payantes en termes d’audience.
Et là, reconnaissons que Qwant a ratissé (trop ?) large.
Actions de lobbying (réussies) pour convaincre des institutions de mettre Qwant comme moteur de recherche par défaut ? Pari plus qu’osé dans la mesure où la qualité du search (à mon avis) n’est pas au rendez-vous. Je connais d’ailleurs pas mal de personnes travaillant dans des institutions publiques qui ont simplement positionné un bookmark en haut de leur navigateur pour passer sur Google dès qu’ils ont une recherche à faire. En voulant bien faire, Qwant risque ici de braquer durablement des utilisateurs. Mais encore une fois, dans cette course à l’audience, dans cette stratégie de survie au quotidien, n’est-il pas légitime de tenter cette option ?
Positionnement européen plutôt que purement français ? Que voudrait dire aujourd’hui un « moteur de recherche purement français » à l’heure où la recherche s’affranchit mécaniquement des frontières. Un index purement français ? On a du mal à imaginer que les utilisateurs (en tout cas pas moi) seraient intéressés par un tel moteur. Le positionnement européen, peut au moins tenter d’en faire un point d’appel pour un soutien financier plus large, surtout à un moment où la question de la souveraineté numérique européenne face aux ogres américains et chinois est plus que présente (dans les intentions plus que dans les actes, nous sommes d’accord). Mais oui, le précédent de Quaero a sans doute laissé des traces.
La construction d’un écosystème plutôt que de se concentrer sur le search ? Là non plus, pas sûr que ce soit une erreur stratégique (même si un DuckDuckGo pourrait servir de contre-exemple) toujours en gardant en tête cette course effrénée à l’audience et à la fidélisation, gage de rentrées publicitaires et donc de financement. J’ai le sentiment que la constitution d’un écosystème fait de moteurs spécialisés ne peut que renforcer l’attrait de la marque. Surtout si certains de ces produits (Qwant School) sont originaux au regard de la concurrence et permettent (peut-être) d’habituer un public jeune à la marque. Idem pour la messagerie ou le navigateur, qui enfoncent le clou du respect de la vie privée. Problème, cet écosystème risque fort de se faire à fonds perdus puisqu’ils ne constituent pas, a priori, une source de monétisation.
Côté search. Pas de technologie révolutionnaire ? Des accords, sans doute tardifs (mais potentiellement prometteurs) avec des laboratoires de recherche… ? Un déploiement obscur de leur propre technologie ? Cela fait beaucoup !
Transparence et acceptation de la critique ? Les gros talons d’Achile de Qwant ! Depuis ses débuts, Qwant traîne de gros boulets qui ont fait douter très tôt de sa réelle capacité à mettre en œuvre un (vrai) moteur. À peine le « moteur » en ligne, qu’un blogueur mettait en évidence la ressemblance (euphémisme) avec les résultats de Bing. Début d’une longue période de flou, de réponses évasives, sur l’existence ou non d’un index propre et sur la nature exacte de son partenariat avec Bing. Flou qui a peut-être permis de noyer le poisson lors de quêtes de financements ou de soutiens. Il faudra attendre un énième article critique pour que l’entreprise sorte enfin un chiffre cette année, 20 milliards de pages, juste avant d’annoncer un renforcement de son partenariat avec Bing.
Finalement, la nature hybride (moteur/métamoteur), assumée, aurait pu passer si la pertinence des résultats était au rendez-vous… ce qui est loin d’être le cas… depuis le début. Index/ranking ne sont pas à la hauteur des attentes (en tout cas des miennes, et de nombreuses personnes que je rencontre) et supportent mal la comparaison avec le « méchant » Google. Mais je sais que tout le monde ne partage pas ce sentiment.
Jusqu’à l’enquête de Jean-Marc Manach, qui s’est d’abord concentrée sur deux simples observations – des résultats anciens et des « dark patterns » – avant d’aborder le financement et le climat social, légitimement questionnables. Début d’un psychodrame où le journaliste se fait trainer dans la boue, soupçonner de complot pour faire tomber la boîte, pendant que l’actionnaire de Nextinpact était mis sous pression (non, je n’ai pas dit « pour que l’article ne soit pas publié », ce que l’actionnaire, le rédacteur en chef et le journaliste n’ont jamais affirmé). Il « suffisait » de reconnaître immédiatement le « bug », expliquer son origine… et hum… ben… le résoudre ! À ce jour, il ne semble toujours pas résolu puisque, par exemple, la recherche de « fusillade texas » (sans les guillemets) mène à des résultats de 2017. De simples observations d’utilisateur lambda qui est en droit de questionner le moteur pour comprendre l’origine de ces bizarreries. Et pas un complot pour flinguer la boîte.
On en revient du coup à un questionnement complexe et qui a fait l’objet d’un article et de longs commentaires dans Usbek & Rica, il y a quelques mois. « Est-il encore possible aujourd’hui de lancer un (vrai) moteur de recherche » qui puisse trouver son public… tout en étant pérenne… en l’absence d’une avancée technologique décisive ? Je crains que non !
En revanche, il semble normal qu’une PME emploie tous les leviers à sa disposition (tant qu’ils restent légaux et moraux) pour tenter de se développer, voire simplement de survivre : lobbying, communication autour de la souveraineté numérique et du respect de la vie privée, tentative de constituer un écosystème, « adressage » de populations ignorées par les autres (les enfants), etc.
C’est quand Qwant commence à vouloir faire taire des critiques avec des moyens peu reluisants que ça commence à poser problème !
J’ai une utopie au niveau du search… complètement irréalisable compte-tenu de la nature-même de nos décideurs :
cherchez « Et si nous rêvions des moteurs de recherche du futur ? » sur lemondeinformatique…
D’accord sur certains points de votre analyse. Pas d’accord sur d’autres et notamment:
1. Se replier sur l’hexagone. Cela n’a pas de sens. L’hexagone n’est pas la Chine. Et même en Chine, je plains l’internaute.
2. La faute de la communication. L’utilisateur lambda et même pro ne la connaît même pas. Il s’en fout encore plus que de sa vie privée.
3. A propos de vie privée, rien dans la législation fiscale n’exonère de la TVA l’utilisation d’un moteur de recherche en échange de données personnelles (= opération non gratuite). Que la loi soit appliquée (après tout, c’est la moindre des choses) et beaucoup d’internautes changeront de comportement. Exploitation des données personnelles ou pas, les différents moteurs de recherche se battront alors à armes égales.
Et surtout:
4. le moteur qui s’impose n’est PAS celui qui a les meilleurs résultats, mais celui qui a le meilleur projet industriel, le meilleur soutien financier, le meilleur actionnaire,… C’est d’ailleurs ainsi pour n’importe quel autre produit de consommation. Et vous y faites vous-même allusion en parlant des échecs en France.
Au début des années 2000, Teoma produisait des résultats bien plus pertinents que Google. Il se basait principalement sur la thématique des liens (ce que Google ne fera que 6 ans plus tard, en achetant une start-up spécialisée). Mais, Teoma n’avait pas le soutien (Standford, Yahoo, …) ni l’index international (Annuaire Yahoo, DMOZ, et autres grands et autres) de Google.
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Enfin, peut-on encore parler de moteur de recherche pour Google: quelle est la part des recherches web qui se limitent chez google aux seuls résultats payants et assimilés ? Rien à voir avec l’algorithme de recherche et c’est de plus en plus le cas.
A fortiori si on exclut les pseudo recherches où l’internaute saisit uniquement le nom de domaine pour accéder au site voulu?
L’intervention de l’état, on voit ce que ça donne… Cédric O n’a pas de formation d’ingénieur informatique ou de réseau, il n’est pas un enseignant du domaine, il a pourtant été le conseillé numérique du président et pas étranger a l’aventure Qwant, dont visiblement, il n’a pas su déceler les erreurs et couleuvres grossières de son PDG.
Olivier le dit, il y a eut quelques bons projets, scientifiques et serieux, aidons-les un peu au niveau de soutient financier pour developer une vraie technologie déjà mise en place. Mais seigneur ! arretez de confier aux politiques des réalisations technologiques !
Où est-ce que je parle d’intervention de l’Etat et de « confier aux politiques » ? Je ne comprends pas.
Si c’est au sujet de la TVA, l’intervention du politique, c’est précisément de ne pas appliquer la loi en la matière et de fausser la concurrence entre les moteurs de recherche.
Bonjour,
Joli article mais je ne pense pas que la communication soit le réel souci pour Qwant sachant que 99% des internautes ne regardent pas l’actualité « geek ».
La question que je me pose et qui pour moi est au centre du problème est la suivante :
Est-ce qu’en 2019 on peut encore ressortir des résultats pertinents en respectant à 100% la vie privée (donc sans tracking) ?
Perso je ne pense pas. Comment le moteur peut connaitre avec efficacité l’intention de l’utilisateur en particulier sur des requêtes courtes ?
Olivier, un article tres interessant. Merci!
Mon opinion est que la machine est allé trop loin.. L’avalanche est lancée, trop difficile de la ralentir avec ses propre mains.
Il faut une intervention politique, suivie par un plan industriel, genre JV entre Thales, Dassault et quelque d’autres « petits » très spécialisés pour offrir quelque chose qui tiens la route au moins au plan national.
Mais l’intervention politique est fondamentale.
@Nicolas poses une question intéressante !
La question est de savoir, ou mieux s’accorder, sur quelle est la mission d’un moteur de recherche.
Pour moi, elle est historiquement « information retrieval », c’est a’ dire « révéler » le document pertinent a’ la requête, a’ partir d’un corpus de documents non-structures.
Donc dans cette conception, le moteur de recherche servirait a’ servir a’ l’utilisateur, ce qui ne sait pas encore (ou ce qui ne connait pas encore), puisque cette perle d’information est perdu dans une masse informe de documents et de sources.
Servir des résultats de recherche selon « l’intention de l’utilisateur », « calculée » sur la base de son profil (selon ses data), corresponds a’ lui servir (plus ou moins) ce qu’il sait déjà.
En fait, le moteur de recherche dans ce cas est au mieux un moteur de « raccourcis », sinon de recommandations commerciales.
Ce qui est en train de faire Google depuis des années..