Ça y est ! OpenAI a enfin dévoilé ChatGPT Atlas, son navigateur maison basé sur Chromium et entièrement articulé autour de ChatGPT. Disponible dès maintenant sur macOS et annoncé prochainement sur Windows, iOS et Android, Atlas prend la forme d’un IA qui s’intègre partout dans l’interface. Cette dernière peut lire le contexte des pages, mémoriser votre navigation si vous l’autorisez et activer un mode agent (réservé aux abonnés) pour cliquer, remplir des formulaires ou réserver des services à votre place.
Ce qu'il faut retenir :
- Atlas est un navigateur macOS, gratuit pour tous, avec un mode agent accessible aux abonnés Plus/Pro/Business.
- ChatGPT est natif dans le navigateur (barre latérale, champs de texte, gestion d’onglets) et comprend le contexte des pages.
- La mémoire de navigation est optionnelle et sert à personnaliser réponses et actions, avec des contrôles de confidentialité.
- Atlas vise la suprématie de Chrome, ce qui a pesé sur l’action Alphabet au moment de l’annonce.
Qu’est-ce que ChatGPT Atlas ?
ChatGPT Atlas est un navigateur web conçu par OpenAI pour « mettre l’intelligence de ChatGPT au cœur de la navigation » et transformer la consultation de pages en une expérience conversationnelle et actionnable. L’outil est lancé mondialement sur macOS pour les profils Free, Plus, Pro et Go, avec des déclinaisons Windows, iOS et Android annoncées « prochainement ».
D’un point de vue technique, Atlas s’appuie sur Chromium, ce qui permet la compatibilité avec les extensions Chrome et une interface familière, tout en substituant ChatGPT au moteur de recherche traditionnel comme point d’entrée. L’application nécessite une connexion à un compte OpenAI et propose l’import de données de navigateurs existants.
Les trois piliers fonctionnels
- Intégration omniprésente de ChatGPT : une barre latérale « Ask ChatGPT » disponible sur n’importe quel site permet résumés, explications et assistance de rédaction directement dans la page en cours, sans copier-coller. ChatGPT peut aussi gérer des onglets via instructions naturelles.
- Mémoire optionnelle : en l’activant, l’IA peut se souvenir des pages consultées et des préférences (ex. recettes sans gluten) afin de proposer des plans de repas, des réponses contextualisées ou des recommandations cohérentes à travers le temps. Les paramètres de confidentialité encadrent ce périmètre.
- Mode agent : Atlas peut disposer de son propre curseur pour cliquer, remplir des formulaires, organiser des paniers ou éditer des documents, sous confirmation de l’utilisateur et avec un bouton d’arrêt visible. Cette capacité est réservée aux offres payantes.
Comment ça se présente dans l’interface
À l’ouverture ou dans un nouvel onglet, un champ unifié combine barre d’adresses, recherche et chat, capable de retrouver favoris et historique, ou de répondre à une question contextuelle. Une barre latérale regroupe historiques de conversations et choix de modèles, et le bouton « Ask ChatGPT » (« Demander à ChatGPT » ) sur chaque site donne à l’IA l’accès au contenu visible pour agir ou expliquer.
Dans les champs de texte (email, formulaire, CMS), Atlas permet d’invoquer ChatGPT pour écrire, corriger ou reformuler in situ, évitant les allers-retours. La gestion des onglets par la voix ou le texte (ex. « ferme mes onglets de recettes ») illustre la promesse d’un navigateur piloté en langage naturel.
Le mode agent, en pratique
Le mode agent peut être appelé à la demande ou suggéré par l’IA lorsqu’une tâche nécessite des actions multi-étapes, comme planifier un voyage, comparer des produits ou remplir des procédures administratives. Atlas montre alors un pointeur dédié et journalise les étapes, avec des garde-fous visuels et un arrêt immédiat possible.
Dans une démonstration réalisée lors de son annonce, l’agent a sélectionné des ingrédients pour une recette, les a ajoutés au panier et a attendu la validation utilisateur avant achat, illustrant un workflow semi-automatisé et contrôlé. Cette exécution est limitée aux abonnés (Plus/Pro/Business) et fonctionne dans les sites où l’utilisateur est déjà connecté.
Confidentialité et contrôle utilisateur
OpenAI met en avant des réglages précis sur ce que ChatGPT peut voir et retenir de votre historique, avec la possibilité de désactiver la mémoire et de borner les actions de l’agent. L’exécution agentique est conçue pour éviter la collecte non désirée et repose sur des signaux à l’écran et des logs explicites des actions menées.
L’approche cherche un équilibre entre personnalisation et transparence : plus de contexte permet des réponses et automatisations plus pertinentes, mais l’utilisateur conserve la main via des paramètres et des confirmations explicites avant toute action sensible.
Qu'en disent les premiers utilisateurs ?
Quelques heures seulement après son annonce et sa mise en ligne, ChatGPT Atlas impressionne, à l'image de Julien Cadot de Numerama qui résume se premières impressions par : "On n'est vraiment pas prêts."
En 3 mn chrono, ChatGPT Atlas :
— Julien Cadot (@juliencdt) October 21, 2025
- Compréhension de l'angle demandé (comparaison)
- Recherches sur Internet (5-6)
- Lecture du communiqué de presse de DS sur l'autonomie de la DS 8
- Écriture de l'article directement dans le backoffice de @Numerama
On n'est vraiment pas prêts. https://t.co/AN39L0MGO5 pic.twitter.com/q1noigXaof
De son côté, Mathieu Chapon a partagé ses premiers retours d'expérience sur LinkedIn, et notamment l'analyse et l'envoi de mail. Sa conclusion : "franchement, c’est bluffant !". Pour les achats en ligne, l'enthousiasme est moins présent, en raison de la complexité et la lenteur du processus, en particulier pour les sites qui comportent "trop d’animations, d’éléments dynamiques ou une structure peu claire".
De son côté, Liam Bolling de Rehearsals propose une petite démonstration de plusieurs fonctionnalités du navigateur d'OpenAI.
i got chatgpt atlas (@OpenAI's web browser) so you don’t have to
— Liam Bolling (@liambolling) October 21, 2025
here's what i found interesting in 15 mins:
1️⃣ agent mode is sick. it completes things like ordering coffee or filling out a tsa precheck forms on my browser with my passwords
2️⃣ when you background a tab with… pic.twitter.com/LBQGvjddDE
Disponibilité, plateformes et prix
La première version est disponible dans le monde entier sur macOS pour tous les profils, y compris les comptes gratuits, tandis que le mode agent est réservé aux abonnements payants. Les versions Windows, iOS et Android devraient arriver « dès que possible », sans date ferme au lancement.
Sur macOS, l’installation s’effectue comme une application native et nécessite la connexion à un compte OpenAI, avec une étape d’import des données d’un autre navigateur si souhaité. La base Chromium assure la compatibilité avec les extensions déjà utilisées par de nombreux professionnels.
-> ChatGPT Atlas est disponible ici
Un défi frontal à Chrome et aux navigateurs IA
Atlas arrive sur un marché dominé par Chrome, et l’annonce a brièvement pesé sur le cours d’Alphabet avant un rebond, signe de l’attention portée au segment des navigateurs augmentés par l’IA. OpenAI s’inscrit ainsi face à Edge, Opera Neon et Comet de Perplexity (qui joue la carte de la séduction en sortant les billets), mais avec une intégration du modèle directement au cœur de la coque du navigateur.
La bataille va se jouer sur l’interface la plus pratique et l’automatisation la plus utile, les performances des modèles étant proches pour les usages grand public : l’objectif d’OpenAI est de faire d’Atlas une porte d’entrée unifiée où recherche, navigation et action convergent.
Ce que cela change pour le web
Atlas matérialise un glissement de la recherche « mots-clés → résultats » vers des réponses contextualisées et des actions concrètes dans le même flux, menaçant les modèles publicitaires centrés sur la SERP. Dans l’immédiat, l’impact boursier sur Alphabet a été contenu, mais la pression concurrentielle s’intensifie sur la page d’accueil du Web.
Si Atlas tient sa promesse sur Windows, iOS et Android, l’intégration agentique « partout » pourrait rebattre les cartes du choix navigateur par la valeur ajoutée de l’IA, plus que par la simple vitesse ou la consommation mémoire. C’est ce pari qu’OpenAI met en œuvre avec une cadence d’itération annoncée comme rapide.
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