OpenAI, Anthropic, Google, Microsoft, AWS et d’autres poids lourds s’allient sous l’égide de la Linux Foundation pour poser les bases techniques des futurs agents d’IA. Objectif : des standards ouverts, interopérables et neutres, afin d’éviter un monde d’agents enfermés dans des silos propriétaires.
Ce qu'il faut retenir :
- OpenAI co-fonde l’Agentic AI Foundation (AAIF) sous la Linux Foundation, avec Anthropic, Block, Google, Microsoft, AWS, Bloomberg et Cloudflare, pour piloter des standards ouverts pour les agents d’IA.
- OpenAI y dépose notamment AGENTS.md, un format Markdown simple qui permet de donner des instructions et du contexte spécifiques à un projet aux agents d’IA (par exemple pour le code).
- L’AAIF veut éviter la fragmentation : sans standards neutres, chaque outil risque de définir ses propres conventions, rendant les agents moins portables, moins sûrs et plus difficiles à industrialiser.
- Les premières briques standardisées existent déjà : Agents SDK, Apps SDK, Agentic Commerce Protocol, Model Context Protocol (MCP), goose, et plus de 60 000 projets open source adoptent déjà AGENTS.md.
Qu’est-ce que l’Agentic AI Foundation ?
L’Agentic AI Foundation (AAIF) est une nouvelle fondation créée sous le parapluie de la Linux Foundation pour s’occuper d’un sujet précis : l’infrastructure et les standards des agents d’IA, au sens large. On parle ici de systèmes qui ne se contentent pas de répondre à des questions, mais qui agissent : assistants de code, automatisation de workflows, agents de support client, outils qui orchestrent des actions dans un SI, etc.
L’AAIF se présente comme un « foyer neutre » pour ces standards : l’idée est que les règles du jeu ne soient pas dictées par une seule entreprise, mais co-gouvernées, documentées et évolutives dans l’open source. C’est un enjeu majeur à mesure que les agents sortent des prototypes pour traiter du “vrai travail” dans les entreprises et chez les particuliers à partir de 2025.
L’AAIF fonctionne sous forme de fonds dirigé au sein de la Linux Foundation, qui a déjà fait ses preuves sur des projets structurants comme le noyau Linux, Kubernetes, Node.js ou PyTorch. Même logique ici : neutralité, gouvernance communautaire, et vision long terme.
Qui est derrière l’AAIF et pourquoi c’est fondamental
Les cofondateurs et soutiens de l’Agentic AI Foundation forment un club très particulier :
- OpenAI
- Anthropic
- Block (maison mère de Square, Cash App, etc.)
- Microsoft
- Amazon Web Services (AWS)
- Bloomberg
- Cloudflare
Autrement dit, ceux qui construisent les modèles, ceux qui fournissent les clouds, ceux qui opèrent des produits massifs, et ceux qui gèrent des briques d’infrastructure critiques.
Le fait que ces acteurs se mettent d’accord pour pousser des standards ouverts n’est pas anodin. Sans ça, chacun pourrait être tenté de verrouiller son propre écosystème d’agents : formats propriétaires, API non compatibles, conventions différentes. À court terme, cela crée de la rétention client. À moyen terme, cela produit un chaos technique et une perte d’efficacité pour tout le monde.
L’AAIF vise donc à :
- Définir des standards communs, ouverts et documentés
- Assurer une gouvernance neutre, via la Linux Foundation
- Encourager l’adoption par l’écosystème (outils, frameworks, entreprises, projets open source)
- Garder les briques fondamentales en dehors du contrôle exclusif d’un seul acteur
Le rôle central de AGENTS.md : un « readme » pour les agents d’IA
Parmi les contributions d’OpenAI à l’AAIF, un standard ressort particulièrement : AGENTS.md.
À l’origine, c’est une réponse à un problème concret rencontré avec Codex (les agents de code d’OpenAI) : comment faire pour que l’agent comprenne, de manière fiable et systématique, les contraintes spécifiques d’un projet ?
La solution retenue est simple et puissante : un fichier Markdown, nommé AGENTS.md, qui vit à côté de README.md dans le dépôt. Ce fichier devient une source unique de vérité pour les consignes à destination des agents.
Depuis son lancement public en août 2025, le format a été adopté par plus de 60 000 projets open source et par de nombreux frameworks et outils d’agents, parmi lesquels Amp, Codex, Cursor, Devin, Factory, Gemini CLI, GitHub Copilot, Jules et Visual Studio Code.
Les autres briques déjà posées
AGENTS.md ne part pas de nulle part. OpenAI a déjà contribué à plusieurs blocs d’infrastructure “agentique” qui vont dans la même direction :
- Agents SDK
- Apps SDK
- Agentic Commerce Protocol
- Les modèles gpt-oss
- La Codex CLI (déjà utilisée pour aider à fusionner plus de deux millions de pull requests sur GitHub)
Par ailleurs, les autres cofondateurs apportent aussi des projets :
- Anthropic contribue officiellement le Model Context Protocol (MCP) lui-même à la fondation.
- Block apporte goose, un autre projet clé dans l’écosystème des agents.
Cette mise en commun de projets issus d’entreprises différentes est stratégique : elle crée un socle partagé sur lequel d’autres acteurs peuvent bâtir sans craindre un changement unilatéral de règles.







