En partie épargné par la justice américaine, malgré de lourdes restrictions, Google n''aura pas profité du même traitement du côté de l'Union Européenne. La commission européenne vient d’infliger une sanction record de 2,9 milliards d’euros à Google pour pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la publicité en ligne. Malgré les avertissements appuyés de Donald Trump, qui a menacé Bruxelles de sévères représailles commerciales, l’Union européenne assume une décision historique qui pourrait redessiner les relations transatlantiques.
Ce qu'il faut retenir :
- L’UE sanctionne Google d’une amende de 2,9 milliards d’euros pour abus de position dominante dans la publicité en ligne.
- Donald Trump dénonce une décision « hostile » et promet des mesures de rétorsion contre l’Union européenne.
- La Commission européenne veut envoyer un signal fort à l’ensemble des géants du numérique.
- Cette sanction s’inscrit dans une série d’enquêtes visant les pratiques des GAFAM en Europe.
Une sanction record contre Google
La Commission européenne a tranché : Google devra verser près de 3 milliards d’euros pour des pratiques jugées anticoncurrentielles dans le domaine de la publicité en ligne. Selon Bruxelles, le géant américain aurait abusé de sa position dominante en imposant ses propres services publicitaires et en limitant l’accès de certains concurrents à son vaste écosystème. L’enquête de la Commission, entamée depuis plusieurs années, conclut que ces pratiques ont nui au libre jeu du marché et ont restreint le choix pour les annonceurs comme pour les consommateurs.
Cette sanction s’ajoute aux précédentes condamnations infligées à Google en Europe, qui dépassent désormais les 10 milliards d’euros au total. Jamais un acteur du numérique n’avait été sanctionné à une telle échelle en matière de publicité numérique.
La réaction musclée de Donald Trump
La décision européenne n’a pas tardé à faire réagir la Maison-Blanche. Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier 2025, a immédiatement dénoncé une « attaque délibérée contre une entreprise américaine » et un geste « hostile à l’économie des États-Unis ». Dans la foulée, il a menacé d’imposer des représailles commerciales, sans préciser la nature exacte des mesures envisagées.
Selon la presse américaine, l’administration pourrait durcir l’accès des produits européens au marché américain ou instaurer de nouvelles taxes ciblées. Déjà pendant sa première présidence, Trump avait souvent visé les institutions européennes, accusées de « profiter » des entreprises américaines. Son retour au pouvoir semble raviver cette ligne dure.
Une ligne de fermeté assumée par Bruxelles
Pour la Commission européenne, la menace américaine ne change rien au fond du dossier. Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission en charge de la Concurrence, a déclaré que l’UE « ne pouvait pas céder face à des pressions politiques » et qu’il s’agissait avant tout de défendre les règles du marché intérieur. Elle a ajouté que « les consommateurs européens méritent une concurrence loyale et des choix réels, y compris dans l’économie numérique ».
Cette fermeté s’inscrit dans une stratégie plus large de l’UE visant à réguler les grandes plateformes. Des textes comme le Digital Markets Act (DMA) ou le Digital Services Act (DSA) renforcent désormais l’arsenal juridique de Bruxelles face aux GAFAM. Avec cette nouvelle amende, l’Union confirme sa volonté d’appliquer des règles strictes malgré les tensions diplomatiques que cela peut provoquer.
Des conséquences économiques et politiques à surveiller
La sanction contre Google constitue à la fois un signal économique et géopolitique. D’un côté, elle oblige un acteur majeur de la tech mondiale à revoir ses pratiques commerciales sur le sol européen. De l’autre, elle risque d’envenimer les relations transatlantiques dans un contexte déjà tendu, entre différends commerciaux et désaccords stratégiques.
Pour le secteur numérique, cette décision peut créer un précédent important : d’autres géants américains, comme Apple, Amazon ou Meta, sont également visés par des enquêtes de la Commission. Les prochains mois pourraient donc confirmer que l’UE entend se positionner comme un contre-pouvoir face à l’hégémonie technologique américaine.